L'archimandrite Sophrony résume la doctrine de Saint Silouane et distingue trois modes de clair-voyance :
La première provient d'une intuition propre à certaines personnes et affinée par une vie d'ascèse. Elle cause des souffrances qui sont la conséquence de l'hypersensibilité de l'appareil neuropsychique.
La seconde provient de l'action des démons. La voyance cause des souffrances qui proviennent des propriétés désintégrantes de l'action démoniaque, ce qui en général ne devient clair qu'après une longue période.
La troisième est un don de la grâce. Elle pénètre les profondeurs de l'âme humaine, souvent cachées à l'homme lui-même. Elle cause des souffrances à celui qui en est doué uniquement parce que, comme don de Dieu, elle est pleine d'amour, mais doit, en fait, voir surtout la laideur et l'ignominie de l'homme. C'est une souffrance de l'amour. Celui qui a reçu ce don ne cherche jamais à le garder, car il est libre de présomption et de vanité.
Bien des personnes témoignent de ce troisième mode de la clairvoyance chez le starets Silouane, quant à lui, non seulement il ne recherchait pas ce don mais il ne lui attribuait pas une grande signification.
Extrait de :
Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du mont Athos,
Vie - Doctrine - Ecrits - Edition Présence, Belley, 1982, p. 129-131
Synthèse : Françoise Breynaert