Théophile le Pénitent (VI° siècle), était économe de l'église d'Adana en Cilicie.
Dépouillé de sa charge, il vend son âme au diable.
Repentant, il obtient de la Vierge que le prince des ténèbres lui rende son âme.
Il brûle publiquement le pacte satanique et amende sa vie. Il devient un saint.
Le texte original grec, perdu mais retrouvé en 1907, dit avoir appris l'événement situé en 538[1].
Un récit souvent raconté[2].
Le grec fut traduit en latin au IXe siècle par Paul, diacre de Naples. Fulbert de Chartres fait ensuite référence à ce récit.
Ce récit inspira aussi la fameuse prière Memorare (« Souviens-toi, Vierge Marie, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à ta protection [...] ait été abandonné »).
Il inspira encore au trouvère parisien Rutebeuf, au XIIIe siècle, Le Miracle de Théophile, drame en vers qui fut joué à travers la France avec succès par une compagnie théâtrale médiévale.
Un récit à situer comme un 'exorcisme' privé obtenu par l'intercession de Marie.
« [Satan] n'a pas de pourvoir sur Elle, la nouvelle Eve, "pleine de grâce" de l'Esprit Saint, est préservée du péché et de la corruption de la mort (Conception immaculée et Assomption de la très Mère de Dieu, Marie, toujours vierge).» [3]
[1] Le texte grec a été retrouvé et publié par N. Sola, « Il testo greco inedito della leggenda di Teofilo di Adana », Rivista storico-critica delle scienze teologice, 3, 1907, 835-848.
[2] Histoire textuelle et commentaire, par G. Geenen op, Legenda Theophili Speculum historico-doctrinale de meditatione Matris Dei in alto medio aevo (saec. VII-XIIs), Congrès mariologique de Zagreb, Rome, Academia mariologica, t. IV, 313-346.
[3]Catéchisme de l'Eglise catholique § 2853
F. Breynaert