Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère :
Vois, ton fils, qui est là, provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division.
Selon saint Ambroise :
"La grâce de Dieu se répand sur tous avec abondance par la naissance du Sauveur, et si le don de prophétie est refusé aux incrédules, il est accordé aux justes ; Siméon prophétise que Jésus est venu pour la ruine et la résurrection de plusieurs."
Selon Origène :
"D'après l'explication la plus simple, on peut dire que Jésus-Christ est venu pour la ruine des infidèles et pour le salut de ceux qui croient."
Selon saint Grégoire de Nysse :
"Considérez attentivement avec quel heureux choix d'expressions il fait ressortir cette distinction ; la révélation du salut doit se faire devant tout le peuple, mais la ruine et le salut ne sont le partage que d'un grand nombre. Dieu, en effet, se propose le salut de tous les hommes, et leur élévation à une gloire toute divine, mais le salut et la perte dépendent de la volonté d'un grand nombre, de ceux qui embrassent la foi, et de ceux qui la rejettent. Or, il n'y a rien d'absurde à croire que ceux qui sont abattus soient relevés."
Selon Origène :
"Il n'est peut-être pas inutile de remarquer que le Sauveur n'est pas venu à l'égard de tous pour la ruine et pour la résurrection, entendues dans le même sens. En effet, comme je me tenais debout dans le péché, il a été d'abord dans mon intérêt de tomber, et de mourir au péché ; et les prophètes eux-mêmes, quand une vision auguste se révélait à leurs yeux, tombaient la face contre terre, afin de se purifier davantage de leurs péchés par cette chute volontaire.
Le Sauveur vous accorde d'abord la même grâce. Vous étiez pécheur ; que le pécheur qui est en vous, tombe et meure, pour que vous puissiez ressusciter et dire : « Si nous mourons avec lui, nous vivrons aussi avec lui. »"
Selon saint Jean Chrysostome :
"Or, la résurrection, c'est une vie toute nouvelle ; lorsqu'un impudique devient chaste, un avare miséricordieux, un homme violent, plein de douceur, c'est une véritable résurrection, où nous voyons le péché frappé de mort, et la justice ressuscitée."
Selon saint Basile :
"La croix est appelée par l'Écriture, dans un sens véritable, un signe de contradiction ; car il est dit que Moïse fit un serpent d'airain, et l'éleva pour être un signe."
En effet, un signe est comme un indice qui nous fait connaître une chose mystérieuse et cachée ; les plus simples voient le signe extérieur, mais il n'est compris que de ceux qui ont l'intelligence exercée."
Selon Origène :
"Or, tout ce que l'histoire évangélique nous raconte de Jésus-Christ est contredit, non pas, sans doute, par nous qui croyons en lui, et qui savons que tout ce qui est écrit de lui est la vérité, mais par les incrédules, pour lesquels tout ce que l'Écriture nous rapporte du Sauveur est un signe et un objet de contradiction."
(Extraits de "La chaîne d'or". Explication suivie des quatre composée des interprètes grecs et latins et surtout des ss. Pères, traduction par l'abbé J.-M. Peronne, 1868)
St Thomas d'Aquin