La dévotion à Marie reine.
Dès l'époque carolingienne, la dévotion à la Vierge reine a fortement contribué à renforcer les dynasties du Moyen Age (cf. Alcuin au temps de Charlemagne).
Cette dévotion s'éloignait des données bibliques : Marie est certes l'épouse d'un Fils de David, mais, dans le Magnificat elle se reconnaît dans une humble condition sociale (le mot grec tapeinosis ayant d'abord un sens concret).
Cependant, l'influence de la Vierge couronnée affine progressivement le barbarisme des princes.
Elle a aussi protégé leur foi de l'arianisme ou de l'adoptianisme, car Marie est reine en temps que mère du Fils de Dieu.
Marie reine, Vierge en majesté.
La royauté de Marie est d'abord signifiée simplement par sa position assise sur un trône, portant Jésus qui bénit : c'est "la Vierge en majesté".
L'arbre de Jessé.
Pour souligner qu'elle est de noble race, de la tribu de David, on représente la Vierge Marie dans l'Arbre de Jessé.
Marie est une reine qui porte le roi du monde.
Au portail occidental de Chartres, à la porte -Anne de Notre-Dame de Paris, elle apparaît assise sur son trône avec une solennité royale. Elle a la couronne sur le front, le sceptre fleuri à la main et elle soutient l'enfant qui repose sur ses genoux.
Il en est de même pour les vitraux de Laon (rose orientale), et les vitraux de Chartres, en particulier la "belle verrière" qui représente Marie comme «Sedes Sapientiae» (cliquez), trône de la Sagesse. La Vierge est assise sur un trône et sert elle-même de trône à son Fils, lui qui est la Sagesse du Père. (Détail en gros plan, cliquez).
A partir du XII° siècle, le couronnement de Marie.
Le thème du couronnement a deux motifs :
- L'épouse du Cantique des Cantiques, traditionnellement identifiée à l'Eglise, est aussi la Vierge Marie. Or, dans l'antiquité, lors de ses noces, l'épouse est couronnée !
- La maturation de la doctrine de l'Assomption amène aussi le thème du couronnement de Marie, la première, elle reçoit la couronne de vie promise par le Christ (Ap 2, 10).
Le thème du couronnement de Marie est traité dans l'article suivant.
Françoise Breynaert