Il y a de quoi louer Dieu et admirer la conduite de son Fils unique, dans l'ordonnance de sa vie sur la terre : la Sagesse éternelle et incréée s'incarne et se cache, sans toutefois disparaître dans son enfance.
Celui qui est transporté de Bethléem à Jérusalem est un enfant pour ce qui regarde son corps, mais non pas pour ce qui regarde son âme. Sa mère le porte entre ses bras, car ses petites jambes, à cause de son jeune âge, ne peuvent pas encore le porter.
Mais l'esprit de l'enfant conduit la mère, l'anime et l'inspire dans ce voyage que la mère accomplit sous son impulsion. Enfant par la proportion des membres, mais homme parfait en son âme. Il est capable, dans cet état, de gouverner le ciel et la terre, les hommes et les anges. L'esprit qui anime cet Enfant est le même esprit qui repose en cet enfant et qui conduit sa mère. ...
Jésus veut que son premier voyage soit en Jérusalem, que son premier mouvement soit d'y aller, que ses premiers regards soient employés à voir ce Temple, cette ville, ces rues, cette porte où il doit un jour passer chargé de sa croix, mais plus encore de nos offenses. Jésus conduit Marie au Temple pour en apprendre les premières nouvelles.
Et il se sert de la langue de Syméon pour les lui dire, ce divin Enfant ne pouvant pas encore délier sa langue pour les lui dire lui-même. Ainsi dans peu de jours, il empruntera au ciel une langue angélique, pour dire à Joseph qu'il faut fuir en Égypte, comme il emprunte maintenant la langue d'un homme juste, pour dire à Marie qu'il faut entrer en douleurs.
Ainsi ce divin Enfant, en sa petitesse et son impuissance, comme Seigneur du ciel et de la terre, fait servir le ciel et la terre à ses volontés, et emploie les hommes et les anges, à manifester les volontés du Père éternel sur lui, en attendant qu'il les puisse publier et révéler lui-même.