Heureux, oui bienheureux les serviteurs de Marie ! Cette Mère très compatissante ne se borne pas à les secourir pendant qu'ils vivent sur la terre, sa protection s'étend sur eux jusqu'en purgatoire, où elle apporte assistance et consolation. Et parce que les âmes du purgatoire endurent de plus grandes souffrances et ne peuvent s'aider eux-mêmes, c'est elles surtout que cette Mère de miséricorde prend à cœur de secourir.
Saint Bernardin applique à Marie ce texte de l'Ecclésiastique : « J'ai marché sur les flots de la mer » (Si 24, 8) Les peines du purgatoire sont comparées aux flots, parce qu'elles ne durent qu'un certain temps à la différence des peines de l'enfer qui ne passent pas ; et elles sont comparées aux flots de la mer à cause de leur extrême amertume.
« J'ai pénétré dans les profondeurs de l'abîme » (Si 24, 8). Cet abîme, commente saint Bonaventure, n'est autre que le purgatoire où Marie descend pour consoler par sa présence les âmes qui y sont détenues.
Mais la Vierge ne se contente pas de consoler et de soulager ses serviteurs dans le purgatoire. En intercédant pour eux, elle brise leurs chaînes et les fait sortir de prison.
Et si nous désirons secourir les saintes âmes du purgatoire, ayons soin de les recommander à la Vierge dans tous nos exercices de piété et spécialement récitons pour elles le chapelet qui est si efficace.
Les gloires de Marie VIII, 2 (éditions Saint Paul, Paris 1987, p. 161-164)