L’antienne « Rorate cæli » est un chant d’entrée, réservé au temps de l'Avent, qui magnifie le mystère de l'Incarnation et la Vierge Marie, Mère de Dieu, sous une forme très poétique et symbolique. Le texte est inspiré d'Isaïe.
L’antienne Rorate coeli (« Cieux, répandez votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste ») exprime sous une forme éminemment poétique et symbolique l’attente de l’Avènement du Messie promis, telle qu’elle a été formulée dans l’Ancien Testament, notamment dans Isaïe.
Le texte d’Isaïe dont s’inspire l’antienne[1] annonce de façon prophétique le mystère de l'Incarnation :
« Que les cieux répandent d'en haut
Et que les nuées laissent couler la justice!
Que la terre s'ouvre, que le salut y fructifie,
Et qu'il en sorte à la fois la délivrance!
Moi, l'Éternel, je crée ces choses »
À l'origine, dès l’époque de saint Grégoire le Grand († 604), l’antienne était chantée comme introït du le mercredi après le troisième dimanche de l'Avent. Le Rorate de Coeli existe en plusieurs versions : antienne ou répons avec paraphrases sous la forme de plusieurs versets développés.
Les Rorate cæli sont encore chantés durant l'Avent.
« Rorate, caeli de super,
et nubes pluant iustum ;
aperatur terra
et germinet Salvatorem. »
Traduction :
« Que les cieux répandent la rosée
et que les nuées pleuvent le juste.
Que s’ouvre la terre
et que germe le Sauveur. »
« Cieux, épanchez-vous là-haut,
et que les nuages fasse pleuvoir la justice,
que la terre s'ouvre et produise le salut,
qu'elle fasse germer en même temps la justice. »
La rosée est fraîche, elle n’est pas la chaleur du midi, c’est une allusion à la conception virginale, sans le feu de la concupiscence.
La nuée est le symbole de la présence de Dieu et de sa grâce, et lors de l’Incarnation, saint Luc évoque la nuée quand il dit que l’Esprit Saint descendra sur Marie, et que la puissance du très haut la recouvrira de son ombre.
Le juste est le Christ, il est l’eau.
La terre est un symbole marial, saint Irénée parlait de Marie comme de la terre Vierge.
Les messes Rorate, quant à elles, sont des messes votives dédiées à la Vierge Marie, chantées pendant l'Avent. Elles sont toujours célébrées à l'aube, mais dans la seule lumière des cierges, et, par ce symbole, elles font des Chrétiens des veilleurs, «guetteurs d'aurore», eux qui attendent dans l'espérance l'avènement du Christ. Durant ces liturgies matinales, les fidèles reçoivent un cierge (symbole du Christ véritable lumière).
Source :
Père I.Calabuig (Marianum, Rome)
-sur le temps de l’Avent, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la Vierge Marie dans le temps de l’Avent, dans l’Encyclopédie mariale
-pour entendre l’antienne Rorate coeli de super, en ligne