Ô Sapientia est la première des antiennes qui constituent les antiennes Ô. Les antiennes Ô sont ainsi nommées parce qu'elles commencent par l'interjection « Ô », adressée au Christ. On la chante le 17 décembre.
Les antiennes Ô (ainsi nommées car elles forment un ensemble de prières débutant par Ô) sont conçues pour attribuer au Christ des titres extraits de l'Ancien Testament[1], qui expriment l'attente messianique. Chacune des antiennes reprend un titre du Messie, dont la naissance était attendue en Israël. Les antiennes Ô soulignent ainsi que Jésus est vraiment le Fils du Dieu Père de l'Ancien Testament.
Les antiennes Ô constituent une sorte d’octave inversée, qui consacre la semaine qui précède Noël en établissant un lien profond entre l’Ancien et le Nouveau testament. C’est pourquoi on parle à leur sujet de semaine ou octave de « Sainte Marie de l'Ô ».
Les antiennes Ô sont désignées de différentes manières dans les livres liturgiques anciens et modernes : « Grandes antiennes », « Antiennes majeures » (antiphonae majores), « Grandes Ô », « Ô de devant Noël », « Ô de Noël », ou en France « Oleries » .
Les grandes antiennes « Ô » se trouvent dans les manuscrits les plus anciens du chant grégorien. Elles ont également été mises en musique par Marc-Antoine Charpentier en 1692.
« O Sagesse incréée qui bientôt allez vous rendre visible au monde, qu'il apparaît bien en ce moment que vous disposez toutes choses ! Voici que, par votre divine permission, vient d'émaner un édit de l'empereur Auguste pour opérer le dénombrement de l'univers. Chacun des citoyens de l'Empire doit se faire enregistrer dans sa ville d'origine.
Le prince croit dans son orgueil avoir ébranlé à son profit l'espèce humaine tout entière. Les hommes s'agitent par millions sur le globe, et traversent en tous sens l'immense monde romain; ils pensent obéir à un homme, et c'est à Dieu qu'ils obéissent.
Toute cette grande agitation n'a qu'un but : c'est d'amener à Bethléem un homme et une femme qui ont leur humble demeure dans Nazareth de Galilée ; afin que cette femme inconnue des hommes et chérie du ciel, étant arrivée au terme du neuvième mois depuis la conception de son fils, enfante à Bethléem ce fils dont le Prophète a dit : « Sa sortie est dès les jours de l'éternité ; ô Bethléem ! Tu n'es pas la moindre entre les mille cités de Jacob ; car il sortira aussi de toi. »
O Sagesse divine ! Que vous êtes forte, pour arriver ainsi à vos fins d'une manière invincible quoique cachée aux hommes ! Que vous êtes douce, pour ne faire néanmoins aucune violence à leur liberté! Mais aussi, que vous êtes paternelle dans votre prévoyance pour nos besoins ! Vous choisissez Bethléem pour y naître, parce que Bethléem signifie la Maison du Pain. Vous nous montrez par-là que vous voulez être notre Pain, notre nourriture, notre aliment de vie. Nourris d'un Dieu, nous ne mourrons plus désormais. »
Source :
-Dom Guéranger, L'année liturgique, Avent, 17 décembre
- sur le temps de l’Avent, dans l’Encyclopédie mariale
-pour entendre la version d’Ô Sapientia en grégorien, en ligne
-pour entendre une version d’Ô Sapientia de Marc-Antoine Charpentier, en ligne
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