La vraie et solide dévotion présuppose l’amour de Dieu ; ou plutôt elle n’est autre chose qu’un vrai amour de Dieu, cet amour qui s’appelle grâce parce qu’il embellit notre âme et nous rend agréables à la divine Majesté ; qui s’appelle charité parce qu’il nous donne la force de bien faire, et qui s’appelle dévotion quand, parvenu à sa perfection, il nous fait opérer le bien avec soin, promptitude et fréquemment.
Dieu, en créant le monde, commanda aux plantes de porter du fruit, chacune selon son espèce. Il commanda de même à tous les chrétiens, qui sont des plantes vivantes de son Eglise, de produire de dignes fruits de dévotion, selon leur état et vocation.
La piété est faussée si elle est un obstacle à notre devoir d'état
La dévotion doit être différemment pratiquée par le gentilhomme, par l’artisan, par la veuve, par la femme mariée.
Il faut même accommoder sa pratique à la santé, aux affaires et aux devoirs de chacun.
Non, la vraie piété ne gâte rien, ou plutôt elle perfectionne tout, en sorte qu’elle est fausse, si elle est un obstacle aux devoirs légitimes de la vocation.
Cependant, c’est ce que l’on voit souvent.