L'essentiel de la prière est de se tenir là : d'entendre la présence d'une autre personne, celle du Christ, celle de l'homme rencontré aussi, en qui le Christ m'interroge.
Sa voix me vient par toute voix humaine, son visage est multiple : c'est celui du pèlerin d'Emmaüs, du jardinier de Marie Madeleine, de mon voisin de la rue. Dieu s'est incarné pour que l'homme contemple son visage à travers tout visage. La prière parfaite cherche la présence du Christ et la reconnaît en tout être humain.
L'unique visage du Christ est l'icône, mais ses icônes sont innombrables, ce qui veut dire que tout visage humain est aussi l'icône du Christ. La prière le découvre.
À ses débuts, la prière est agitée. Selon le mot de Péguy, il ne faut pas prier comme des oies qui attendent la pâtée ! Les maîtres conseillent d'occuper le temps de prière par la psalmodie et la lecture.
Ils condamnent la prolixité. Une seule parole du publicain a ému la miséricorde de Dieu ; un seul mot plein de foi a sauvé le bon larron. Le bavardage dissipe, le silence recueille l'âme.
La prière dominicale est très brève mais contient l'unique nécessaire. Les grands spirituels se contentaient de prononcer le nom de Jésus, mais dans ce nom ils contemplaient le Royaume.
« Fais de ma prière un sacrement de ta présence. »