Coopération de Marie et communion des saints (Groupe des Dombes)

Coopération de Marie et communion des saints

Le Groupe des Dombes, propose une réflexion oecuménique, un chemin vers la réconciliation des Eglise. Nous citons deux paragraphes (§ 217 et 218) de son travail "Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints. Tome II : Controverse et conversion".

217. Marie a d'abord été élue pour être la mère du Seigneur : le terme d'élection dit l'absolue priorité divine. C'est parce qu'elle a été justifiée par la grâce seule et dans la foi que Marie a pu être associée à l'œuvre de Dieu en Christ.

Sa « coopération » est unique quant à la nature de ce qu'elle accomplit, puisqu'elle est la mère de Jésus et qu'elle l'élève. Elle coopère à l'événement unique et universel du salut.

Mais du point de vue structurel, ou de son statut, sa « coopération » n'est pas autre que celle de toute personne justifiée par la grâce.
Elle est totalement le fruit de la grâce de Dieu.

Augustin ne dira-t-il pas : « Quand Dieu couronne nos mérites, il ne couronne rien d'autre que ses propres dons[1] » ? La liberté peut devenir alors source d'œuvres qui manifestent le salut vécu dans la communion des saints.

En langage catholique, on dira que ces œuvres sont totalement le don de Dieu et qu'elles sont aussi totalement le fait de la liberté de la personne humaine sous la grâce. On ne saurait donc parler d'une action de Marie indépendante de celle du Christ. Sa « coopération » ne fait pas nombre avec l'action de Dieu, et, puisqu'elle est le fruit de ses dons, ne porte nullement atteinte à la souveraineté du Christ[2].

218. Marie est aussi présente à la croix.

Elle ne coopère pas à l'unique sacrifice qu'accomplit seul le Christ. Ambroise rappelle que « Jésus n'avait nul besoin d'aide pour nous sauver tous »[3]

Pourtant Marie « a gardé fidèlement son union avec son Fils jusqu'à la croix, au pied de laquelle, non sans un dessein divin, elle se tint debout (cf. Jn 19, 25), compatissant vivement avec son Fils unique, s'associant d'un cœur maternel à son sacrifice. »[4]

Elle répond par toute la liberté de sa foi en acceptant de perdre son fils Jésus et d'accueillir comme fils le disciple bien-aimé.


[1] Augustin, Lettre 94, 5, 19. ce texte est entré dans la 1ère préface des saints de la liturgie catholique.

[2] « Dans la doctrine catholique, cela implique que de toute éternité le Père a choisi de sauver au nom du Christ et d'une manière qui inclut l'action libre d'êtres humains.

[...Ces exemples d'implication et de coopération] sont effectifs, parce que :

a) le Père accorde le salut dans l'Esprit Saint grâce uniquement à Jésus-Christ ;

b) l'efficacité de cet unique Médiateur est si grande qu'elle rend les disciples aptes à participer librement et activement à son œuvre salvatrice. »

(Commission de dialogue Luthero-catholique des Etats Unis, The One Mediator, the saints, and Mary, n° 60, Augsbourg, Minneapolis, 1992)

[3] Ambroise de Milan, Sur l'Evangile de Luc X, 132.

[4] Vatican II, Lumen gentium n° 58.


Groupe des Dombes

Extraits de : Groupe des Dombes, Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints. Tome II : Controverse et conversion. Bayard, Paris 1998, § 217-218