La purification et la délivrance de Jérusalem

Lc 2,22 Une offrande pour leur purification et la délivrance de Jérusalem

« 22 Et lorsque furent accomplis les jours pour leur purification, selon la loi de Moïse, ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, 23 selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur: Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur, 24 et pour offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la Loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes. […] Il y avait aussi une prophétesse, Anne, […] Survenant à cette heure même, elle louait Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. »

(Lc 2, 21-38)

Luc 2,22-38 ne s’intéresse pas en premier lieu ni à la purification de Marie puisque ne dit pas pour "sa purification" mais pour "leur purification", ni à la cérémonie du rachat du premier-né puisqu’il ne mentionne pas les cinq sicles demandés (Nm 18,16).

Saint Luc s’intéresse à "leur purification" (Lc 2,22), c’est-à-dire la "délivrance de Jérusalem", la rédemption d’Israël (Lc 2,38).

Pour « leur purification » est offert un couple de colombe par le couple Joseph et Marie présentant l’enfant Jésus. (1)

Cette offrande pourrait être rapprochée de l’offrande pour la purification d’un nazir, un consacré, qui se serait rendu infidèle (Nm 6,12), or, Israël peut très bien être comparé à un nazir dès lors que c’est un peuple consacré au Seigneur. La loi demande justement dans ce cas l'offrande d'un couple de colombe pour l'holocauste et l'offrande d'un agneau pour le sacrifice pour le péché. (2)

Il y a une sorte d'inclusion entre le début (v. 22) et la fin (v. 38) de cet épisode. Au début il s'agit de "leur purification", et à la fin (v. 38), ce concept est exprimé par la rédemption ou libération de Jérusalem - Jérusalem qui représente tout Israël. (1)

La tradition de l’Eglise, venant après la passion et la résurrection de Jésus, superpose les étapes et lit dans cet épisode une offrande de Jésus en vue de la croix pour la rédemption de toute l’humanité. Mais il y a toujours un grand intérêt à respecter les étapes historiques. Par ce sacrifice, Dieu peut vouloir purifier Israël afin que son peuple puisse accueillir le messie, le reconnaître et justement ne pas le mettre à mort.


(1) A.SERRA, article Bibbia, nel Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.235-237

(2) « Tu es un peuple consacré à YHWH ton Dieu; c'est toi que YHWH ton Dieu a choisi pour son peuple à lui, parmi toutes les nations qui sont sur la terre. » (Dt 7.6, cf. 14,2 ;14,21 ; 26,19 ; Ez 44,19)


F. Breynaert

Extraits de F.Breynaert, A l'écoute de Marie, Brive 2007, préface Mgr Rey, Tome I, p. 107

Lc 2,22 Une offerta per la loro purificazione e la liberazione di Gerusalemme

"22 Venuto poi il tempo della loro purificazione, secondo la legge di Mosè, lo portarono a Gerusalemme per offrirlo al Signore,23 come sta scritto nella legge di Mosè: Ogni maschio primogenito sarà considerato sacro al Signore ;24 e per offrire in sacrificio, come dice la legge del Signore, un paio di tortore o due giovani colombi. [...]

38 Arrivò Anna [...] pure in quella stessa ora, e rendeva grazie a Dio e parlava del bambino a tutti quelli che aspettavano la liberazione di Gerusalemme."

(Luca 2, 21-38)

Luca non si interessa della purificazione di Maria perché non dice "sua purificazione", dice "loro purificazione" (Lc 2, 22), né della cerimonia del riscatto del primogenito perché non si tratta dei cinque sicli da pagare.[1]

Luca si interessa della presentazione del bambino per "la loro purificazione" cioè quella d'Israele.

L'offerta della santa famiglia potrebbe essere avvicinata dall'offerta per la purificazione di un nazireo (e di fatto, Israele può essere paragonato molto bene ad un nazireo : è un popolo dedicato al Signore[2]) che si sarebbe stato reso infedele. Occorre allora, chiede la legge, offrire una coppia di colombi, uno in sacrificio per il peccato, l'altro in olocausto, ed un agnello di un anno in sacrificio della colpa (Nm 6,9-12).

Vi è una specie di inclusione tra l'inizio (v. 22) e il termine (v. 38) del brano. Al v. 22 si parla della "loro purificazione" e nel v. 38 riappare lo stesso concetto espresso nella "redenzione (o liberazione) di Gerusalemme" - Gerusalemme rappresenta tutto Israele.[1]

La tradizione della Chiesa, dopo la passione e la risurrezione di Gesù, sovrappone le tappe e legge qui un'offerta di Gesù in vista della croce per il riscatto di tutta l'umanità. Ma c'è sempre un grande interesse a rispettare le tappe storiche.

A questo punto, la croce non è predetta inesorabilmente, questo sarebbe costringere il senso del testo. Con l'idea della croce, come un destino fissato in anticipo, si ricadrebbe nelle idee pagane del destino e di un'umanità che è solamente un burattino nelle mani delle divinità.

Per l'offerta della santa famiglia, Dio può volere purificare Israele affinché il suo popolo possa accogliere il messia.


[1] A.SERRA, Bibbia, nel Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.235-237

[2] Dt 7.6, cf. 14,2 ;14,21 ; 26,19 ; Ez 44,19


Françoise Breynaert,

Cf. F.Breynaert, A l'écoute de Marie, Brive 2007, préface Mgr Rey, Tome I, p. 107