« 4 Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la loi, 5 afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale.
6 Et la preuve que vous êtes des fils, c’est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie : Abba, Père !
7 Aussi n’es-tu plus esclave mais fils ; fils, et donc héritier de par Dieu. »
(Ga 4,4-7)
L'Incarnation
L’incarnation est attestée clairement dans le v.4 : le Fils envoyé par le Père devient l’un de nous. Non seulement il est un "né d’une femme" mais il fait partie d’un groupe social, hébraïque, qui suit les commandements de la Loi de Mo?se.
Le mystère pascal
En Ga 4,5-7, la Résurrection n’est pas l’objet d’une mention explicite, mais implicite.
En paroles plus claires: le Père ne peut envoyer l’Esprit Saint sur les croyants, l’Esprit du Fils, qu’en tant que fruit du mystère pascal du Fils,
En effet,
dans la lettre aux Galates, le mystère pascal, en tant que mort et résurrection du Christ est au centre du message doctrinal : saint Paul rappelle "le Christ crucifié" (Ga 3,1; cf 2,19), "le scandale de la croix" (5,11), "la croix du Christ" (6,12), "la croix de notre Seigneur Jésus Christ" (6,14), par la croix, le Christ s’est livré pour nos péchés" (1,4), le « Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi » (2,20). Mais "Dieu le Père – confesse Paul en ouverture de la lettre - l’a ressuscité d’entre les morts" (1,1).
Dans la lettre aux Romains aussi, le don de l’Esprit est clairement lié à la résurrection : « Qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas, mais si le Christ est en vous, bien que le corps soit mort déjà en raison du péché, l’Esprit est vie en raison de la justice. Et si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Rm 8,9-11).
Nous pouvons conclure avec R. Penna :
« Maintenant, Gal 4,4-6 aussi, en situant la mission de l’Esprit après celle du Fils, ni avant ni pendant, laisse entendre que toute l’œuvre terrestre du Fils était nécessaire, jusqu’à son extrême humiliation, avant que son Esprit qualifiât les croyants définitivement en lui. Mais alors "l’Esprit de son Fils" apparaît comme le consommateur et en même temps comme le fruit global de la période pré-pasquale. » (1)
(1) PENNA R. Lo Spirito di Cristo. Cristologia e pneumatologia secondo un’originale formulazione paolina, Paideia, Brescia 1976, pp. 207-235. , p. 231
A.SERRA
Extraits de A.SERRA Gal 4,4 Una mariologia in germe,
in Theotokos I (1993/2) pp. 7-25, p. 14-16
