Fulbert de Chartres (960-1028) est une des grandes figures de la chrétienté du début du XIe siècle. Il fut à la fois le précepteur du fils d’Hugues Capet et le fondateur de la très célèbre École de Chartres, où il enseigna la théologie, la philosophie, la grammaire, la poésie, la musique, le droit canonique, les mathématiques et la médecine. Poète liturgique, musicien et épistolier, il fut nommé évêque de Chartres en 1006 par le roi Robert II le Pieux. Après l’incendie de la cathédrale le 8 septembre 1020, Fulbert de Chartres entreprit sa reconstruction. Il est vénéré dans le Diocèse de Chartres le 10 avril.
Fulbert naquit vers l'an 960. Il fut le précepteur du fils d’Hugues Capet. Nommé évêque de Chartres en 1006 par le roi Robert II le Pieux, il fonda la fameuse École de Chartres, qui enseignait les sept arts libéraux, école dont la renommée fut célèbre dans toute l’Europe[1] et qui précéda celle de l’Université de Paris. Parmi ses élèves, on compte, par exemple, Bernard de Chartres, Gilbert de La Porrée, Thierry de Chartres, Guillaume de Conches et Jean de Salisbury, Adelman de Liège († v.1060)... Sa correspondance et les témoignages de ses élèves nous renseignent sur la grande culture et la qualité de l’enseignement de Fulbert. Ainsi, Adelman de Liège († v.1060), l’un de ses nombreux disciples, témoigne qu’en son maître revivent également Hippocrate, Pythagore et Socrate…
On rapporte que la Vierge Marie le guérit d’un mal très grave, faisant couler sur ses lèvres un baume céleste.
Fulbert joua également un rôle social et politique, souvent de médiateur.
Le 8 septembre 1020, un incendie, provoqué par la foudre, détruisit la cathédrale de Chartres. Fulbert entreprit alors sa reconstruction de la cathédrale, faisant appel aux dons, qui affluèrent. Il mourut en 1028, et fut par la suite vénéré comme un saint. Il fut enterré dans l’abbaye bénédictine de Saint-Père-en-Vallée[2].
Nous conservons de lui cent trente huit lettres, une trentaine de poèmes liturgiques et de prières, ainsi que neuf sermons.
Fulbert de Chartres est l’auteur de d’hymnes, de poèmes et de prières, parmi lesquels figurent trois répons en l’honneur de la Nativité de Notre Dame, fête dont l’institution était assez récente, et qu’il établit dans son église. Ces répons ont été composés par Fulbert pour être chantés à l’office nocturne de cette fête, le 8 septembre.
Cinq sermons sur les neuf que nous conservons sont consacrés à la Vierge Marie. Ses sermons et ses écrits témoignent de la doctrine et de la pitié mariale du XIe siècle. Quatre de ses sermons sont consacrés aux fêtes de la Vierge : le troisième à sa Purification, trois à sa Nativité.
Comme l’explique Paul de Clerck[3] :
« Le dernier de ceux-ci, le plus long (Mutuae dilectionis amore), est aussi le plus doctrinal ; Fulbert s’adresse à Marie par le titre de ‘mater misericordiae ‘ cher à Odon de Cluny, et repris dans le Salve Regina, qui date probablement de la fin du XIe siècle. »
Dans le fameux Sermon IV sur la Nativité de Marie, il synthétise ainsi la vie et la mission de Marie :
« La bienheureuse Mère du Seigneur et toujours vierge Marie a été annoncée par les oracles avant de naître. Marquée d'événements prodigieux, elle est née de parents choisis d’En-Haut. Elle a splendidement brillé par ses vertus privilégiées ; elle a donné le jour au Sauveur qui l’a glorifiée au ciel ; et elle n'a jamais cessé d'exercer son parrainage en notre faveur, hommes de cette terre.»[4]
Ce texte peut être considéré une synthèse, très concise, de sa doctrine mariale explicitée dans les articles ci-dessous.
Dans le Sermon IV sur la Nativité de Marie, Fulbert utilisa le fameux Miracle de Théophile, qui servait d’exemplum (exemple à valeur argumentative) pour l’édification des fidèles.
Source :
- Luigi Gambero, Maria nel pensiero dei teologi latini medievali, ed San Paolo, 2000, p.87-94.
-Pierre Riché. Fulbert de Chartres, In : Commemorations Collection 2006.
[1] Les Arts libéraux sont d’ailleurs représentés sur les voussures de la porte droite du Portail royal à Chartres. A gauche, l’astronomie, à droite la dialectique. A gauche, la musique, à droite la grammaire.
[2] L’église Saint-Pierre de Chartres, a été mise en lumière par Xavier de Richemont.
[3] Paul de Clerck. La liturgie au temps de Fulbert, In : Michel Rouche (dir). Fulbert de Chartres : précurseur de l’Europe médiévale ? Paris : Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2008. P.98.
[4] Sermo IV in Nativitate B.V.M., PL 141, 320 C.
-sur Gn 3, 15 : Comment Marie triomphe sur Satan (Fulbert de Chartres) , dans l’Encyclopédie mariale
-sur Marie délivre Théophile d'un pacte avec le démon (Fulbert de Chartres), dans l’Encyclopédie mariale
-sur l'étoile de la mer (Fulbert de Chartres), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la conception de la Vierge (Fulbert de Chartres), dans l’Encyclopédie mariale
-sur Nb 17, 16-24 : Le bâton d'Aaron (Fulbert de Chartres), dans l’Encyclopédie mariale
-sur les trois répons de la Nativité de Marie (st Fulbert de Chartres), dans l’Encyclopédie mariale
-sur les sermons marials (littérature médiévale), dans l’Encyclopédie mariale
-sur une prière de saint Fulbert à Notre-Dame, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la cathédrale de Chartres, dans l’Encyclopédie mariale