Le 25 mars 1945, en la fête de l'Annonciation, la Vierge Marie apparaît à une femme toute simple, Ida Peerdeman (+1996), qui habite à Amsterdam avec ses sœurs. C'est la première de 56 apparitions qui vont se succéder par intermittence, entre 1945 et 1959. L'évêque diocésain a reconnu le caractère surnaturel des messages de la Dame de tous les Peuples le 31 mai 2002[1].
Quatre messages[2]des apparitions d'Amsterdam évoquent très nettement la doctrine sociale de l'Eglise et la nécessité de la mettre en pratique :
29 août 1945 : Et je vois autour de ma main, tenue serrée, voler une colombe. De la colombe une lumière rayonne. La Dame montrant le pape s'écrie : « Des vues larges, plus sociales. Il faut en arriver là. Diverses tendances penchent vers un bon socialisme. C'est bien, mais à condition que ce soit fait sous la direction de l'Eglise. »
7 octobre 1945 : Dans l'air, un mot est écrit : « Encycliques ». « Voilà, dit la Dame, le bon chemin »
3 janvier 1946 : La Dame demande: « Équité, justice, où sont-elles donc ? »
7 mai 1949 : une vision symbolique.
Une grotte. Par terre, un peu de paille. Un enfant y est déposé. Alors, de toutes parts, des gens surviennent. La Dame dit : "Des gens ordinaires. Les moindres de miens".
Elle précise : "Il n'y a plus de place pour eux... des foules entières... Les moindres des Miens."
Soudain cette grotte se transforme en une église, en d'interminables rangées d'églises. Dans cette église il y a de la paille et, sur la paille, un enfant. La Dame m'emmène.
Nous longeons toutes les églises.
Elle me désigne les bancs. Ils sont vides. Elle dit :
"Vois-tu l'erreur ? Le vide... "
[Vient ensuite une vision de la guerre froide contre la Russie, puis ce message :]
"Maintenant, partageons. Tel était l'Esprit qu'ils n'ont pas compris".
16 décembre 1949 : « Insister davantage sur les droits sociaux, l'équité et la charité. »
11 octobre 1953 :
« Marie, la Dame de tous les Peuples, est envoyée aujourd'hui pour mettre en garde une fois de plus le monde, l'Église de Rome et tous les peuples contre la corruption, les calamités et la guerre. Le monde vit dans la corruption. Il y aura d'autres calamités. Les peuples vivent encore en guerre. »
Brève analyse :
La parole sur le partage, au terme de la vision de 1949, suggère que le partage est nécessaire à la fois pour mettre fin à la guerre froide et pour remplir les Eglises.
Le « bon socialisme » évoqué en 1945 est un socialisme à la lumière des « encycliques », encycliques qui à l'époque des apparitions enseignaient à éviter aussi bien le communisme athée que les excès du libéralisme, autrement dit, une saine régulation de l'économie. De nos jours, nous pouvons penser à Jean Paul II qui invite à « gérer avec décision les processus de la mondialisation économique en fonction de la solidarité et du respect dû à chaque personne humaine » et à toute l'encyclique de Benoît XVI, Caritatis in veritate (la charité dans la vérité) donnée le 29 juin 2009.
Alors que l'Europe se croit en paix, l'apparition élargit le regard vers les régions qui sont encore en guerre : en 1953, on pense à la guerre de Corée ou à la guerre l'Indochine, - en 1954 ce sera la guerre d'Algérie... Notre Dame manifeste son souci du monde entier, son souci de l'avenir.
[2] Raoul AUCLAIR, La Dame de tous les peuples, Nouvelles Editions Latines, Paris 1967
Synthèse Françoise Breynaert