Le 25 mars 1945, en la fête de l'Annonciation, la Vierge Marie apparaît à une femme toute simple, Ida Peerdeman (+1996), qui habite à Amsterdam avec ses sœurs. C'est la première de 56 apparitions qui vont se succéder par intermittence, entre 1945 et 1959. L'évêque diocésain a reconnu le caractère surnaturel des messages de la Dame de tous les Peuples le 31 mai 2002.
11 février 1951 : la vision du concile et de son aggiornamento
Il est difficile de ne pas reconnaître le concile Vatican II dans la vision des évêques de tous les pays autour du Pape qui tient un grand livre et qui annonce des changements[1].
« Autour du pape, des cardinaux et des évêques en grand nombre. La Dame dit : Vois, ce sont des évêques de tous les pays ». Et vient devant le Pape un grand et gros livre. « Ecoute bien mon enfant, Déjà des changements sont survenus. D'autres sont à l'étude. Cependant je veux apporter le message du Fils. La doctrine est bonne, mais les lois peuvent et doivent être changées » [2]
Des structures nouvelles dans l'Eglise, le rôle des laïcs, des vues plus sociales.
29 août 1945[3] :
« "La formation des ecclésiastiques doit être modifiée". Et je vois passer de jeunes prêtres qui défilent en rang. "Une formation plus moderne, mieux adaptée à ce temps-ci". La Dame ajoute en insistant sur ces mots : " ... mais dans le bon sens, avec le bon Esprit". Et je vois autour de ma main, tenue serrée, voler une colombe. De la colombe une lumière rayonne. La Dame montrant le pape s'écrie :
"Des vues larges, plus sociales. Il faut en arriver là. Diverses tendances penchent vers un bon socialisme. C'est bien, mais à condition que ce soit fait sous la direction de l'Eglise." »
7 octobre 1945[4] :
« Dans l'air, un mot est écrit : "Encycliques". "Voilà, dit la Dame, le bon chemin" »
15 août 1950 [5]
L'église de Saint Pierre surgit. La Dame dit :
« Sais-tu bien quelle est ta puissance ? Mais connais-tu la doctrine ? Et la Dame écrit ce mot : Encycliques ».
Elle dit : « Cela est bien. Mets-les donc à exécution ! Fais-les ruisseler à droite, à gauche, vers le haut, vers le bas. Le sais-tu (elle ferme le poing) que cette puissance a tant de pouvoir ? »
Œcuménisme ; unité (eucharistique) des peuples ; la vraie foi attaquée.
29 août 1945[6] :
« Et voici à présent dans la main comme de grands édifices. Ce sont des églises, de nombreuses églises. La Dame dit : "Il faut que cela devienne une grande communauté". »
29 mars 1946 :
« L'Eglise d'Angleterre passe en premier plan. Voyant les évêques, je dis : "Ils ne sont pas de notre Eglise". Tandis que je regarde ces prélats, un grand X vient les biffer. La Dame sourit. L'Enfant, sur ses genoux, a grandi. Il est debout et tient un calice. Alros tout contre, se présente une échelle. Je la dois gravir. Parvenue tout en haut un signe m'est offert, un X traversé d'un P.
La Dame dit : "La religion devra mener un dur combat. On la veut anéantir. Ce sera avec tant de raffinement que personne ou presque, ne s'en apercevra. Je mets en garde."
Son visage est grave. Elle désigne le calice et dit : "Christum regnum" [Règne du Christ] ».
[Brève explication :
Les évêques non-romains ont été biffés par un X. Mais, voici que vient s'insérer dans l'X (ou Khi grec), la lettre P (ou rô grec), qui reformant le monogramme du Christ, annonce l'union des Eglises.
Cependant la vraie foi sera subtilement attaquée. En désignant le calice eucharistique, la Dame indique la source authentique. Le règne du Christ, correspond au calice, c'est-à-dire à sa croix. Le roi des rois de l'Apocalypse (Ap 19, 16), c'est le Christ "Agneau immolé". La religion est anéantie si les chrétiens ne savent plus communier réellement au calice.]
7 mai 1949 : une vision symbolique.
« L'église saint Pierre. A côté, l'église d'Angleterre, puis une église d'Arménie, puis l'église russe. Un cordon est passé autour des églises dont le pape tient les deux bouts. Le Pape préside. »[7]
15 novembre 1951 :
« Les chrétiens devront s'unir dans le monde entier »
« A tous les peuples chrétiens j'adresse un nouvel appel : Il est plus que temps, unissez-vous ! »
« Le Seigneur et maître veut apporter l'unité spirituelle aux peuples de ce monde. C'est pour cela qu'il envoie Myriam - ou Marie - et il l'envoie comme la Dame de tous les peuples »
Il convient de lire l'ensemble des messages pour bien les interpréter :
A cause de l'adresse aux « peuples » si fréquente dans tous les messages, certains se demandent parfois si l'apparition d'Amsterdam ne pousse pas vers une religion universelle qui renierait le christianisme. Il n'en est rien ! C'est « le Seigneur » qui le veut et il envoie « Myriam » (31 mai 1951), le rappel de la prononciation hébraïque rappelle que c'est bien le Seigneur Jésus, incarné mort et ressuscité. Peu après, l'apparition s'adresse aux « peuples » pour leur parler de l'Eucharistie et des erreurs qu'il faut éviter (31 mai 1956). Il est donc très clair que « l'unité spirituelle des peuples » est une unité chrétienne et eucharistique et non pas une vague religion universelle.]
20 septembre 1951 le message montre explicitement le but : gagner le monde à la foi chrétienne :
« Les chrétiens devront s'unir dans le monde entier. Est-ce que les chrétiens savent ce que font les autres et tout ce que ceux-là sont capables de sacrifier pour leurs idéologies ? L'Église a le devoir et l'obligation de se tenir prête à affronter de grands périls. Que les chrétiens rentrent donc en eux-mêmes ! Qu'ils prennent conscience de leur rôle en ce monde ! A Rome, je lance un nouvel avertissement. Au Saint-Père je dis : tu es le Lutteur en ce temps. Obtient de tes subordonnés qu'ils soient larges et compréhensifs dans leurs entreprises et dans leurs jugements. C'est seulement ainsi que ce monde peut être gagné à la foi. »[8]
[1] Le lien avec Vatican II a été fait par P. Paul Maria Sigl : "Die Frau aller Völker 'Miterlöserin Mittlerin Fürsprecherin'" (25 mars 1998),concile> dont le travail est cité par le site officiel.
[2] Raoul AUCLAIR, La Dame de tous les peuples, Nouvelles Editions Latines, Paris 1967, p. 108
[3] Ibid., p. 47
[4] Ibid., p. 51
[5] Ibid., p. 97
[6] Ibid., p. 46
[7] Ibid., p. 77
[8] Ibid., p. 135
Synthèse Françoise Breynaert