L'archimandrite Sophrony résume la doctrine de saint Silouane:
Dieu seul est absolu. Le mal n'est pas une réalité ayant sa propre essence[1], mais une résistance de la créature libre à l'Etre principiel, à Dieu.
Tout mal accompli par les créatures libres vit nécessairement en parasite sur le « corps » du bien ; il doit se trouver une justification, se présenter caché sous les apparences du bien, et souvent du bien suprême. Le mal se présente toujours et inévitablement mêlé à quelque élément d'une recherche formellement positive, et c'est par ce côté qu'il séduit l'homme.
Le mal essaie de présenter à l'homme son aspect positif comme un but si important que pour l'atteindre tous les moyens sont permis.
S'il n'est pas rare que le bien triomphe et que par sa présence il rectifie le mal, il serait cependant erroné de penser que le bien soit le résultat du mal. C'est impossible.
Mais là où la puissance de Dieu intervient, elle guérit tout, car Dieu est plénitude de vie et suscite la vie à partir du néant.
[1] N.B. Essence ne veut pas dire existence.
Archimandrite Sophrony,
Extrait de :
Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du mont Athos,
Vie - Doctrine - Ecrits - Edition Présence, Belley, 1982, p. 118-119