Starets Silouane écrit au sujet de l'amour de la mère de Dieu, un amour qui embrasse le monde entier[1] :
Bien que la vie de la mère de Dieu soit comme voilée par un silence sacré, le Seigneur de notre Eglise orthodoxe nous a cependant donné de savoir que son amour embrasse le monde entier, que, dans l'Esprit Saint, elle voit tous les peuples de la terre et que, tout comme son Fils, elle a de la compassion pour tous les hommes.
Oh ! Si nous pouvions savoir comme la Toute aime ceux qui gardent les commandements du Christ, et comme elle a compassion et souffre pour ceux qui ne se corrigent pas ! J'en ai fait l'expérience moi-même. Je ne mens pas, je parle devant la Face du Dieu que mon âme connaît : en esprit, je connais la Vierge Toute-pure. Je ne l'ai pas vue, mais le Saint Esprit m'a donné de la connaître ainsi que son amour pour nous.
Sans sa miséricorde, il y a longtemps que j'aurai péri ; amis elle voulut me visiter et m'exhorter à ne plus pécher. Elle me dit : « Je n'aime pas voir ce que tu fais. » Ses paroles étaient calmes et douces, mais elles agirent avec force sur mon âme. Plus de quarante ans ont passé depuis, mais mon âme ne peut oublier ces paroles remplies de douceur. Je ne sais pas ce que je donnerai en retour pour son amour envers moi et comment je pourrai remercier la Mère du Seigneur.
Elle est, en vérité, notre protectrice auprès de Dieu, et son nom suffit pour réjouir l'âme. Mais tout le Ciel et toute la terre se réjouissent de son amour.
Merveille incompréhensible ! Elle vit aux Cieux et contemple constamment la Gloire de Dieu, mais elle n'oublie cependant pas les pauvres que nous sommes et couvre sa protection tous les peuples de la terre.
C'est sa Mère Très pure que le Seigneur nous a donnée. Elle est notre joie et notre espérance. Elle est notre mère selon l'esprit, et elle est proche de nous selon la nature, comme être humain ; et toute âme chrétienne s'élance vers elle avec amour.
[1] Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du mont Athos, Vie - Doctrine - Ecrits - Edition Présence, Belley, 1982, p. 357-358