Jean-Jacques Auguste Nicolas, laïc, théologien et apologiste, est né à Bordeaux le 6 janvier 1807 et meurt à Versailles le 17 janvier 1888. Il fut reçu avocat à Poitiers en novembre 1830. Il intervint pour le rétablissement du Crucifix dans les tribunaux et en faveur des enfants abandonnés. En 1835, il épousa Angélique Duclos, petite nièce de Louis Dupont, "le saint homme de Tours". Il est père de sept enfants dont l'un entra chez les Dominicains, ainsi que de deux petit-fils, le Père Marie-Joseph Nicolas qui fut provincial de Toulouse (+ 1999) et le Père Jean-Hervé, lui aussi célèbre théologien (+ 2001).
ll avait promis à la Vierge de composer un écrit en son honneur
Pour répondre aux doutes sur la foi de l'un de ses beaux-frères, Auguste Nicolas se fit apologète et publia dès 1842 ses Etudes philosophiques sur le Christianisme qui remportèrent un vif succès dû en partie à sa méthode expositive et synthétique de préférence aux analyses et discussions de l'incrédulité. Le Père Lacordaire résume son opinion jugeant que Nicolas "a vu en théologien, pensé en philosophe, écrit en artiste." En 1849, Falloux, ministre des cultes, en fait un des chefs de division de son ministère, fonction que A.N. occupera durant cinq ans, spécialement chargé des édifices du culte.
En 1855 paraît "La Vierge Marie et le plan divin" avec pour sous-titre Nouvelles études philosophiques sur le Christianisme, réédité en 1856 et en 1857. Il le rédigea à la suite d'un voeu qu'il avait fait à Notre-Dame d'Arcachon pour la guérison d'une de ses filles : "Il fut pris au mot", écrit-il ; sa fille fut guérie miraculeusement d'une maladie très grave. Il fut d'abord très embarrassé pour tenir la promesse qu'il avait faite à la Vierge de composer un écrit en son honneur. Mgr de Ségur, qu'il consulta, lui communiqua un plan dressé par M. Baudry, prêtre de Saint-Sulpice, futur évêque de Périgueux avec qui il entra en relation. Ainsi encouragé, il se mit au travail et tous les huit jours, il venait faire à M. Baudry la lecture de ce qu'il avait rédigé." (D.T.C. t.XI, p. 550)
L'auteur d'une "somme théologique mariale", qui annonce l'esprit de Vatican II
Cette somme de théologie mariale en quatre volumes reste l'une de ses oeuvres les plus importantes.
- Le premier volume, paru en 1855, a pour titre La Vierge Marie dans le plan divin. "L'auteur y montre que le rôle de Marie dans la Rédemption est indissolublement lié à celui du Verbe incarné "médiateur universel de religion et de Rédemption." Le plan divin comprend comme trois termes : Dieu, Jésus, Marie. Au début, Marie, pure créature ; au centre, Jésus Dieu-Homme ; au sommet, Dieu éternel.
- Le deuxième volume s'intitule La Vierge Marie d'après l'Evangile. Il valut à l'auteur les félicitations de Mgr de Ségur, de l'abbé Isoar, futur évêque d'Annecy.
- Les troisième et quatrième volumes, "La Vierge Marie vivant dans l'Eglise", parurent en 1860 : "C'est l'épanouissement de la fleur dont nous avons précédemment montré la tige dans l'Evangile et la racine dans le plan divin."
Si Paul Lapeyre, biographe de Nicolas, considérait cette oeuvre comme "le traité définitif de la doctrine catholique sur la Vierge", R. Darricau y voit "l'un des bons traités qui ait paru au cours des siècles" et pense que l'oeuvre théologique de A. Nicolas "renferme toute une réflexion doctrinale dont la solidité transcende les siècles et s'insère dans le patrimoine séculaire de l'Eglise dont elle contribue à enrichir la Tradition vivante." C'est sans doute ce qui explique qu'aujourd'hui encore l'oeuvre mariale d'Auguste Nicolas, paraît moderne et cohérente avec l'enseignement de Vatican II sur la Vierge. Il y aurait à ce sujet ample matière à de bonnes thèses de théologie qui ne manqueraient ni d'intérêt ni d'actualité (1).
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Précurseur de la mariologie moderne
Pour plus d'informations et pour la bibliographie, voi
r le Dictionnaire de Théologie <a class="link_glossaire" target="_blank" href="/index.php?id=138954&tx_ifglossaire_list%5Bglossaire%5D=108&tx_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Etymologiquement, ce mot signifie universel. L’Eglise est catholique parc..." class="definition_texte">Catholique, T. XI, col. 548-555 et l'encyclopédie Catholicisme, fascicule 42, p. 1247-1249, Claude Charles Billot, Bibliographie sur Auguste Nicolas ; Paul Lapeyre, Auguste Nicolas, sa vie et ses oeuvres d'après ses mémoires inédits, ses papiers et sa correspondance, in-8°, Paris, 1892.