Sur le haut talon de la botte italienne, entre Lecce, Tarente et Bari... se situe Brindisi, sur l'Adriatique. C'est là qu'en 19 avant Jésus Christ, mourut le poète Virgile. C'est là que vient au monde, le 22 juillet 1559, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) auquel on donne comme prénom Jules-César.
Un enfant surdoué qui prêche dès l'âge de 6 ans !
Laurent est le fils de Guillaume Rossi et d'Élisabeth Masella. Agé de six ans, il aurait prêché devant la cathédrale de Brindes (mot qui signifie « toast ») et soulevé, à plusieurs reprises, l'enthousiasme de son auditoire. Réalité ou légende, de tels actes pourraient bien être le fait d'un enfant surdoué ; il n'est donc pas besoin de crier au miracle. De nos jours des enfants surdoués de 6 ans, comme le fut peut être saint Laurent de Brindisi sont capables de tenir des discours tout à fait stupéfiants et cela devant un auditoire d'adultes... Quoi qu'il en soit, le petit garçon devenu « oblat » (jeune postulant à la vie religieuse), chez les conventuels de sa ville natale, se montre écolier modèle. A dix ans, il perd son père et supplie sa maman : « Laisse-moi entrer chez les Capucins. Dieu m'y appelle. »
Après le décès de sa mère, il se rend à Venise, chez Pierre, son oncle paternel qui est prêtre. L'année suivante, âgé de seize ans, Laurent de Brindisi entre -enfin- chez les Capucins de Vérone, sur l'Adige, entre Brescia et Padoue. A cette époque, en 1575, cet ordre compte cinq mille moines et va se répandre largement hors d'Italie. Le 24 mars 1576, il fait sa profession capucine, prenant le nom de Laurent et se mettant sous la protection du fameux diacre martyr.
Franciscain aussi talentueux que saint, son oeuvre en fera un Docteur de l'Eglise
A partir de cet engagement commence pour lui une longue activité apostolique de quarante-quatre ans. On l'envoie étudier à Padoue, ville universitaire qui honore pour patron Antoine, le célèbre Franciscain, également docteur de l'Eglise (+1231). Doué d'une mémoire prodigieuse, Laurent s'applique à l'acquisition des sciences sacrées. Il excelle en exégèse et en patrologie. Son originalité fut de devenir un étonnant polyglotte. Bientôt en effet, il acquiert et maîtrise sept langues : latin, grec. syriaque, hébreu, italien, allemand et français. Ordonné prêtre le 18 décembre 1582, saint Laurent de Brindes discute volontiers avec les Juifs et connaît, par ses courtoises controverses, des succès retentissants.
En date du 19 mars 1959, par le Bref apostolique "Celsitudo ex humilitate", Jean XXIII proclame saint Laurent de Brindes docteur de l'Église universelle, étendant l'office et la messe fixés au 21 juillet de chaque année. Sa famille religieuse utilise au maximum ce pieux et brillant sujet. On peut en juger par les postes occupés :
1583-1586 : Lecteur en théologie et Écriture à Venise ; 1586-1588: Supérieur et maître des novices à Bassano del Grappa ; 1590-1592 : Ministre provincial en Toscane ; 1596-1602 : Définiteur général (membre du conseil supérieur) ; 1602-1605 : Ministre général (supérieur au sommet) ;
1599 : saint Laurent de Brindisi est envoyé en Autriche et en Bohême, avec onze confrères capucins, pour oeuvrer à la réforme catholique. A cette occasion, il implante son Ordre à Prague, Vienne et Gratz.
Diplomate et courageux, le Saint Siège lui confie de grandes missions "politiques"
1601-1602 : Le pape Clément VIII l'envoie à l'empereur Rodolphe II, commandant en chef des forces catholiques contre les Turcs. Le Souverain Pontife précise l'ordre de mission et la valeur du renfort : « Ce capucin, animateur spirituel, vaut une armée entière! ». Effectivement, promu aumônier des troupes impériales, l'émissaire papal devient le plus puissant soutien de Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur. Combattant à un contre cinq, les forces anti-ottomanes, galvanisées par leur chapelain, écrasent les Turcs à Szekes-Fejerdars, près d'Albe-Royale, en Hongrie. Au plus fort de l'engagement, saint Laurent de Brindisi, un moment cerné par l'ennemi, est dégagé par ses compagnons de lutte : « Votre place n'est pas ici », lui crient-ils. « Vous vous trompez, répond-il, c'est bien ici que, de par Dieu, je dois être. En avant ! La victoire est à nous ! »
1606 : A la suite d'une sollicitation de la cour de Prague, saint Laurent de Brindisi reçoit du pape Paul V l'ordre formel : « Passez en Allemagne pour y travailler aux affaires politico-religieuses de l'Empire. Il devient conseiller ordinaire de Maximilien Ier, duc de Bavière et va jouer un rôle capital pour créer, développer et animer la « Ligue catholique », face à l' « Union évangélique protestante ».
Lorsque la mort le surprend, Laurent de Brindisi est âgé de soixante ans seulement, mais sa vie est bien remplie. Il a notamment construit une synthèse doctrinale puissante.
Frère Laurent avait constamment le nom de Marie dans le coeur et sur les lèvres
Quant à la palce de Marie dans la vie de frère Laurent de Brindisi, elle fut de tous les instants :"ravi en Dieu, par Marie", tel apparaît, dans sa vie spirituelle comme dans son oeuvre, frère Laurent, qui a constamment le nom de la Vierge dans le coeur et sur les lèvres. Le plus souvent, alors qu'il contemple ses grandeurs, le ravissement de l'extase s'empare de lui. En voyage, il aime chanter les louanges mariales, répétant de préférence celles que composa Pétrarque...
Ne signe-t-il pas habituellement son appartenance : "Comme membres de sa famille qui la vénèrent, que la Vierge Marie nous bénisse !" (oeuvres complètes, vol., pp. 17 et 18).
Les oeuvres complètes de saint Laurent de Brindisi commencent d'ailleurs par les écrits sur la Vierge Marie : 84 sermons sur les prérogatives de l'Immaculée, dont voici quelques extraits :"Marie est la première forme et l'exemplaire, l'archétype de toute l'Église des élus de Dieu. Le Seigneur la prédestina, au-dessus de tous les saints ; il la prédestina au suprême degré de grâce, au suprême degré de gloire, au suprême degré de dignité. De la sorte, la Vierge est bien vraie Fille de Dieu, Épouse et Mère de Dieu, Reine des anges et de tous les saints"...
(Source : site internet 'jesusmarie.com')