Cette fête byzantine est précédée d’un jour d’avant fête et de quatre jours d’après fête. La fête a son origine à Jérusalem, pour la dédicace de l’Eglise de la Piscine Probatique, à côté du lieu où la tradition situe la maison de Anne.
Pour comprendre les prières liturgiques, il faut rappeler la narration concernant la Nativité de Marie :
Ses parents étaient Joachim et Anne et vivaient comme des justes, mais ils n’avaient pas d’enfants, et cette stérilité était considérée comme une honte. Joachim se retira pour prier dans la campagne, et Anne priait au même moment, dans son jardin. Un ange leur apparut à tous les deux pour leur annoncer la conception d’une fille. Tout joyeux, Joachim reprit le chemin de la ville où il entra par la porte dorée. Il y rencontra Anne, accourue que devant de lui pour lui annoncer la bonne nouvelle. Ils rentrèrent à leur maison et Anne conçut.
F. MERCENIER et F. PARIS, La prière des Eglises de rite byzantin, II,
Les fêtes fixes, Namur 1939, p. 2
Grandes vêpres
Lucernaire t.6
« En ce jour le Dieu qui repose sur les trônes spirituels s’est préparé sur terre un trône saint ; et celui qui établit avec sagesse les cieux, en son amour du genre humain, se ménage un ciel doué de vie ; car d’une racine sans fruit pour nous les hommes il fait surgir sa propre Mère comme une plante porteuse de la Vie. O Dieu des merveilles, toi l’espérance des sans espoirs, Seigneur des puissances, gloire à toi. […]
Même si des femmes stériles ont conçu d’illustres enfants parce que tel était le vouloir du Seigneur, Marie les surpasse toutes par sa divine splendeur, car étant née merveilleusement d’une mère jusqu’alors sans enfant, elle enfanta dans la chair le Dieu de l’univers, hors des lois de la nature, sans semence dans le sein ; elle est la seule porte du Fils unique de Dieu qui la laissa close en la franchissant et, réglant toutes choses sagement selon son bon plaisir, pour tous les hommes opéra le salut »
« L’universelle joie, la fleur des justes pour nous s’est levée, de Joachim et d’Anne, la Vierge toute-digne de nos chants qui grâce à son extrême pureté devient le temple vivant de Dieu et seule en toute vérité est reconnue comme sa Mère immaculée. Par ses prières, ô Christ notre Dieu, envoie sur le monde la paix et sur nos âmes la grâce du salut. » […]
Lectures
Gn 28,10-17 : le songe de Jacob.
Ez 43,27-44,4 : vision de la Porte fermée du temple.
Pr 9,1-11 : le banquet de la sagesse.
Matines
Kondakion
« Joachim et Anne de l’humiliante stérilité, Adam et Eve de la mort et du tombeau, ensemble furent délivrés par ta naissance, ô Vierge immaculée.
Et ton peuple en ce jour célèbre ta nativité, libéré, lui aussi, de l’esclavage du péché,
et il chante la stérile qui enfante la Mère de Dieu, la nourricière de notre Vie. »
(Oeuvre de Romanos le Mélode, † vers 560)
« Tant la prière que les soupirs de Joachim et d’Anne gémissant sur la stérilité et manque d’enfants furent agréés et parvinrent aux oreilles du Seigneur ; ils produisirent un fruit qui pour le monde fut porteur de la vie ; tandis que sur la montagne priait le premier, la seconde méditait son opprobre dans le jardin ; mais la stérile enfanta dans la joie la Mère de Dieu, la nourricière de notre vie. »
Tropaire
« Par ta nativité, ô Mère de Dieu, la joie fut révélée à tout l’univers, car de toi s’est levé le Soleil de justice, le Christ notre Dieu qui, nous délivrant de la malédiction, nous a valu la bénédiction et, terrassant la mort, nous a fait le don de l’éternelle vie. »
Cathisme II
« De la racine de Jessé et du flanc de David Marie, la servante de Dieu, en ce jour est enfantée pour nous ; l’univers exulte, renouvelé, ensemble se réjouissent la terre et le ciel. Familles des nations, louez-la. Joachim triomphe, Anne en fête s’écrie : La Stérile enfante la Mère de Dieu, la nourricière de notre Vie. »
Evangile de la Visitation
A la liturgie
Antiennes
« C’est ici le lieu de mon repos, là je siègerai, je l’ai voulu.»
Refrain :
« Par ta nativité, ô mère de Dieu, la joie fut révélée à tout l’univers, car de toi s’est levé le Soleil de justice, le Christ notre Dieu qui, nous délivrant de la malédiction, nous a valu la bénédiction et, terrassant la mort, nous a fait le don de l’éternelle vie. Ses flots réjouissent la ville de Dieu, le Très Haut sanctifie le lieu de son séjour. Nous serons rassasiés des biens de ta maison : saint est ton temple, merveille de justice. »
Lectures :
Phil 2, 5-11 : l’exemple de Jésus
Lc 10, 38-42. 11,27-28 : Marthe et Marie.
Guillaume DENIS, LE SPOUTNIK : NOUVEAU SYNECDIMOS, DIACONIE APOSTOLIQUE, Parme 1997 ; Paris 2001, p. 781-792
Synthèse Françoise Breynaert