Romanos le Mélode, le plus grand des innographes grecs, conclut ses hymnes en priant le Christ qu'il lui fasse grâce, à lui ou à tous les fidèles « par l'intercession de sa Mère ».
Dans l'hymne ci dessous:
- Les Mages présentent les cadeaux au Christ et ils le supplient de les accepter « pour l'amour de sa Mère dont il est né. »
- La maternité de Marie pour tous les hommes; « car non seulement de toi je suis la mère, Sauveur miséricordieux, mais pour tous je te supplie. »
- L'objet de l'intervention de Marie s'étend aux biens temporels dont les hommes ont besoin et au salut spirituel du genre humain.
A. Gila
« 21. Après tous ces récits, les mages, leurs présents dans les mains, se prosternèrent devant le présent des présents, devant le parfum des parfums. Ils offrirent au Christ l'or et la myrrhe, et puis l'encens, en s'écriant : « Reçois ce triple don, comme tu reçois des Séraphins l'hymne qui te proclame trois fois saint ; ne le rejette pas comme celui de Ca?n, reçois-le plutôt dans ton sein comme l'offrande d'Abel, au nom de celle qui t'a mis au monde, de celle par qui tu nous es né, petit enfant, Dieu d'avant les siècles. »
22. (...) Je te prie pour les airs[1], pour les fruits de la terre et pour tous ceux qui l'habitent. Réconcilie le monde entier, puisque tu es né par moi[2], o mon petit enfant, Dieu d'avant les siècles.
23. Je ne suis pas simplement ta mère, sauveur miséricordieux ; ce n'est pas en vain que j'allaite le dispensateur du lait, mais je te prie pour tous les hommes. Tu as fait de moi la voix et l'honneur de toute ma race ; la terre que tu as faite a en moi une sûre protection, un rempart et un appui. Vers moi tournent le regard ceux que tu chassas du paradis de délices, car je les y ramène[3] ; que l'univers prenne conscience que tu es né de moi[4], mon petit enfant, Dieu d'avant les siècles.
24. Sauveur, sauve le monde : c'est pour cela que tu es venu ! »
[1] « Pour la clémence des saisons», comme traduit R. Khawam.
[2] P. Maas traduit : « Réconcilie le monde entier par moi, puisque tu es venu au monde »
[3] « Je les convertis. »
[4] Texte peu sûr. Si on adopte le texte de P. Maas, il faut comprendre : « Afin qu'ils parviennent à la connaissance de toutes choses par moi qui t'ai engendré. »
[5] ROMANOS LE MELODE, Hymne I sur la nativité, 21-24, source Chrétienne 110 par J. GROSDIDIER. DE MATONS, Cerf, Paris 1965, p.73-77
ROMANOS LE MELODE, Hymne I sur la nativité, 21-24[5]