La présence bénéfique de la Mère de Jésus est offerte au milieu de son peuple. La nouvelle est transmise par l'historien Sozomène († après 450) et concerne l'Église Anastasie au temps où Grégoire de Naziance était évêque de Constantinople (379-381):
« Par la suite celle-ci se distingua des autres églises de la ville, et elle se distingue toujours non seulement par son élégance et par sa grandeur, mais aussi par le bénéfice continu des apparitions visibles. En effet ici, la puissance divine, en se montrant de manière manifeste aussi bien dans l'état de veille que dans le sommeil, vint souvent au secours de ceux qui étaient déprimés soit par des maladies ou par des malheurs imprévus. On croit que [la puissance divine qui apparaît] est la Vierge Marie Mère de Dieu. On déclare en effet qu'elle ait l'habitude de faire des apparitions. » [1]
De ce témoignage il résulte que les apparitions de Marie à Constantinople n'étaient pas sporadiques mais fréquentes.
À Grégoire le Thaumaturge
Grégoire de Nysse, dans sa Vie de saint Grégoire le Thaumaturge, raconte que le saint se tourmentait parce qu'il ne lui réussissait pas à concevoir dans son esprit et à exprimer une définition correcte du dogme trinitaire et pendant une nuit lui apparurent deux personnages, l'un masculin et l'autre féminin; dans l'homme il reconnut saint Jean l'Évangéliste et il s'adressa à lui pour avoir les explications sur la doctrine de la Trinité; et alors celui-ci fit appel à la femme qui se révéla comme la Vierge, d'une apparence lumineuse surhumaine et elle lui expliqua tout ce qu'il désirait savoir. [2]
Marie est présentée comme "Sedes Sapientiae", la Vierge qui a eu en elle la Sagesse, la "Sophia" des Grecs, et elle est donc capable de dispenser à qui l'invoque une grâce de lumière qui permet de pénétrer et de participer aux mystères de la foi.
A Constantinople au X° siècle
D'après le Synaxaire (livre de l'historique des fêtes et des mémoires des saints pour chaque jour), la Vierge apparut à André, un Fol-en-Christ d'origine slave qui vivait au X° siècle, et à son disciple Epiphane. L'empire byzantin était menacé et Constantinople fut protégé. C'est l'origine de la fête du Pokrov, le 1° octobre.
[1] Storia ecclesiastica 7, 5 GHARIB G. - TONIOLO E. - GAMBERO L. - DI NOLA G. (a cura di), Testi mariani del primo millennio ; Città nuova editrice, Roma 1988 -1991. Vol I : Padri e autori greci. P.522
[2] Vita s. Gregorii Thaumaturgi: PG 46, 910-911
A. Gila
Faculté théologique pontificale « Marianum », Rome