Domenico Ghirlandaio, La Visitation 1491


 

Parmi les nombreuses versions de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth, celle de D.Ghirlandaio, qui date de 1491, présente la Vierge Marie comme un tabernacle vivant, devant lequel s’agenouille Élisabeth, qui salue à la fois l’Enfant et la Mère de Dieu.

 

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Domenico Ghirlandaio (1448-1494)

Domenico Ghirlandaio est un peintre de la Renaissance italienne, de l’école de Florence, qui a été le maître de Michel-Ange. Il a réalisé de nombreux grands cycles de fresques qui l’ont rapidement rendu célèbre, et ont mis en valeur son goût pour la perspective et des éléments architecturaux soigneusement représentés. Il s’est également consacré simultanément, avec son atelier, à la production de retables. Lorenzio Tornabuoni lui commanda en 1491 un retable représentant la Visitation pour une des chapelles de l'église Santa Maria Maddalena dei Pazzi à Florence. Le tableau est aujourd’hui au musée du Louvre à Paris.

La Visitation

La Visitation est la rencontre d’Élisabeth et de Marie, toutes deux enceintes, épisode qui est relaté dans l’évangile de Luc. Les représentations de la Visitation sont anciennes. On les trouve dès le haut Moyen Age, et elles sont alors associées à l’Annonciation, puisqu’elles affirment toutes deux la maternité divine de Marie. S’il existait déjà en Orient, le thème iconographique de la Visitation a pris de l’essor en Occident à partir du moment où la fête de la Visitation a été créée, en 1389[1], et le thème iconographique de la Visitation a été peu à peu traité de façon autonome.

Les types de motifs iconographiques de la Visitation

Les différentes représentations privilégient, selon les époques et les artistes, la scène de l’accueil, avec des variantes : embrassement, agenouillement d’Élisabeth devant la Vierge Marie Mère de Dieu, portant l’Enfant Jésus, geste de la main posée sur le ventre, comme par exemple dans la fameuse Visitation de Rogier van der Weyden, etc. Certaines œuvres concentrent au contraire l’attention sur le tressaillement de st Jean-Baptiste, tel qu’il est rapporté dans l’évangile, et vont jusqu’à représenter les enfants visibles in utero, comme par transparence, voire même des enfants visibles ex utero, à hauteur du ventre de leurs mères[2].

La visitation de D.Ghirlandaio

Le tableau de la Visitation, qui date de 1491, est l’un des tableaux de la maturité de l’artiste, puisque ses premières œuvres datent de 1471. Élisabeth est représentée agenouillée devant la Vierge Marie, plus exactement devant son ventre qui porte le Christ. Le peintre évoque non seulement la scène de l'Évangile mais aussi le Christ eucharistique, et la Vierge Marie est représentée comme un tabernacle ou comme un ostensoir vivant. Ce type de représentation est fréquent en Toscane pendant la Renaissance, et cette représentation nous invite à actualiser l’Évangile dans nos vies.

Par ailleurs, la présence de Marie-Jacobé et de Marie-Salomé est significative Elle sont en effet assimilées aux Saintes Maries, témoins de la Crucifixion et de la Résurrection, dont la mémoire est vénérée en Camargue, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, et qui sont fêtées, l'une, Marie Jacobé, le 25 mai et la seconde, Marie Salomé, le 22 octobre. Cette présence des deux saintes femmes peut se comprendre comme une allusion au sacrifice futur du Christ et à la rédemption de l'humanité. En outre, Marie de Cléopas est enceinte, ce qui donne sens à la scène, tandis que l’attitude de Salomé suggère une participation recueillie à l’événement.

Source :

María Arriola Jiménez, « María y la eucaristia en el arte », Ephemerides Mariologicae, Vol LIX - Fasc III-IV, 2009, julio-diciembre, p. 432.


 

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Pour en savoir plus

 

-sur la Visitation, dans l’Encyclopédie mariale 

-sur la fête de la Visitation, dans l’Encyclopédie mariale

 

F. Breynaert et l’équipe de MDN.