El Greco, la Visitation (1610-1614)


 

Le tableau de la Visitation qui se trouve actuellement au Musée Dumbarton Oaks à Washington a été commandé au Greco par Isabel de Oballe pour la chapelle de Santa Isabel dans l'église de San Vicente à Tolède, en Espagne.

 

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El Greco, « La Visitation » (1610-1614)

Domínikos Theotokópoulos dit El Greco (« le Grec »), né en 1541 (?) en Crète, mort le 7 avril 1614, à Tolède (Espagne), est un peintre, sculpteur et architecte grec de l'école espagnole du XVIe siècle.

Le remarquable tableau « la Visitation » représente l’épisode relaté dans l'Évangile selon saint Luc (Lc 1, 39-56)[1].C’est l’une des dernières œuvres du peintre. Son esthétique maniériste, qui privilégie la lumière et la couleur (le fameux "bleu électrique" du Greco), favorise également l’intensité des gestes et du mouvement, et la texture indéfinissable des vêtements nous emportent dans une dimension surnaturelle.

Un mouvement de danse

Les deux mères semblent esquisser un pas de danse, à la suite du petit Jean-Baptiste, qui, nous dit l'évangéliste (Lc 1, 41) tressaillit, littéralement « dansa » dans le sein de sa mère.

Le verbe grec « skirtaô » (sauter, tressaillir, aussi danser) revient dans le Nouveau Testament seulement trois fois, toujours en Luc (Lc 1,41.44; 6,23). Dans l'Ancien Testament, ce verbe peut désigner le mouvement naturel des enfants dans le sein maternel (Gn 25,22), ou aussi l'exultation de la création, des animaux et des hommes pour la venue du Seigneur (Mi 3,20). C'est bien ce qui advient ici : la Vierge Marie porte le Seigneur et le petit Jean Baptiste exulte à sa venue.

Une contre-plongée

Le très léger traitement en contre-plongée nous invite à élever nos esprits vers Dieu, comme Marie qui, dans le chant de son Magnificat, exulte en Dieu son Sauveur : le Magnificat est un cantique extatique, dans l'Esprit Saint libérateur (cf. Lc, 1, 46).


 

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Pour en savoir plus

 

-sur la Visitation dans l’art, dans l’Encyclopédie mariale

-Sur l’exultation de Marie, dans l’Encyclopédie mariale 

 

F. Breynaert et l’équipe de MDN.