Le théologien et bienheureux Jean Charlier dit Jean de Gerson (1363-1429), brillant universitaire, prédicateur et homme politique, chanoine de Notre Dame de Paris et Curé de l'église Saint-Jean-en-Grève à Paris, a contribué par ses travaux à développer la dévotion envers la Vierge Marie et st Joseph. Il a notamment voulu mettre en valeur leur mariage virginal, qu’il considérait comme l’exemple de l’union mystique du christ et de son Église. C’est dans l’œuvre intitulée ‘La Josephina’ qu’il a consigné cette pensée théologique, sous la forme d’un poème de 3000 hexamètres, qui raconte l’histoire de la Sainte Famille depuis l’Annonciation jusqu’à la mort de Joseph.
« Vierge Sainte et Sacrée, veuillez m'obtenir cette grâce de Votre cher et doux Enfant Jésus, qu’on puisse en Votre dite église de Notre Dame de Paris, et toutes les autres de la chrétienté célébrer dignement sans superstitions, le virginal Mariage du Saint, Juste et Vierge Joseph avec Vous, lequel Vous aima d'un amour si pur, Vous garda et Vous gouverna avec tant de soins Vous, et le béni Enfant Jésus, Vous accompagna toujours, Vous honora chastement et saintement, comme Vous le fîtes à son égard avec tant de bonté et d’humilité, de sorte que maintenant il jouit avec Vous de la gloire. Que par les mérites et les intercessions Votre chaste Époux, le très doux et glorieux Jésus qui Vous est né, que Vous avez nourri en ce Mariage sacré, nous fasse être participants des noces célestes et de la gloire éternelle, Lui qui est l'Epoux de l’église triomphante, et Dieu béni dans tous les siècles. Ainsi soit-il. »
« Illustre Patriarche, Saint Joseph, noble rejeton de David, ami particulier de la justice, l’égal des plus illustres Prophètes, resplendissant aussi de l’éclat de la virginité, le gardien de Marie, le témoin, le pourvoyeur et le fidèle ministre de Jésus-Christ, le confident du mystère qu’ont ignoré les siècles passés, vous qui avez porté dans vos mains le Verbe fait chair et avez commandé à Celui qui commande à l’univers, vous l’époux et le seigneur de la Mère du Seigneur des seigneurs ; vous qui avez accompli si excellemment votre pèlerinage de la terre et régnez maintenant dans la céleste patrie, exempt de toute crainte, de tout labeur, de toute angoisse, daignez, nous vous en supplions, abaisser sur nous des regards bienveillants et venir à notre secours dans les mille dangers que nous courons. Soyez des pauvres pèlerins que vous voyez à vos pieds le protecteur, le guide, la ressource ; soutenez-les dans leurs fatigues, ôtez les obstacles qui leur obstruent le chemin. Dirigez les aveugles, relevez, ceux qui tombent, et obtenez-nous à tous la grâce pour guide, l’espérance pour bâton, la paix dans la foi, les douceurs de l’oraison. Faites aussi, par votre protection, que nous surmontions les suggestions du démon, du monde et de la chair, et ne rejetez point des pécheurs à l'occasion desquels le Seigneur a tant fait pour vous et votre sainte Épouse, la divine Mère de Dieu. C’est par là que vous mettrez le comble aux obligations que nous vous avons et à la reconnaissance que nous vous devons. Ainsi soit-il. »
Sur le mariage virginal de st Joseph et de la Vierge Marie, dans l’Encyclopédie mariale
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