L’Incarnation est déjà en soi rédemptrice [par exemple Zachée ou Marie Madeleine ont déjà reçu leur rédemption pendant le ministère public de Jésus].
Nous avons déjà présenté comment Nicolas Cabasilas souligne la coopération de Marie à l’Incarnation : une coopération libre, consciente, responsable, aimante (Relire cet article, cliquer...)
Mais la passion était nécessaire, pour que la rédemption atteignent en chacun les racines du mal et rendre pur comme le Christ est pur, et pour que la rédemption atteigne le monde entier.
Pour Nicolas Cabasilas, autant dans l’Incarnation que dans la Passion, l’action du Christ est éminente, absolue, c’est lui qui prend sur lui notre faute et notre peine, c’est lui qui paie, c’est lui qui réconcilie avec le Père.
Nicolas Cabasilas considère l’action de Marie dans le plan rédempteur, et au moment de la Passion.
Son action n’était pas indispensable mais elle était voulue par Dieu.
Quand le Verbe éternel s’est fait chair, il a associé pour toujours sa Mère à son être et à son agir. Le Fils si l’on peut dire, agissait en lui-même, parce qu’il est homme et Dieu, la Mère, qui lui est inférieure, s’approprie heure après heure ce qui est de lui. Et notamment, elle s'approprie toute la passion, ce qui se résume en disant que le coup de lance la transperça.
« Au lieu de la joie qui s’offrait à elle, elle a supporté pour nous la peine et la douleur. [...]
Attachée à la croix, le Fils de Dieu reçut au côté le coup de lance, mais le même coup transperça le cœur de la mère de Dieu, comme l’avait prophétisé le divin Syméon » [1]
Depuis le jour de l’Incarnation, Jésus-Christ a donné à Marie de participer à sa grâce propre, ainsi qu’à toutes ses douleurs, et finalement, à la glorification de Jésus correspondra celle de Marie.
[1] N. CABASILAS, Homélie de la Dormition, cité par Gennadios LIMOURIS, dans La mère de Jésus-Christ et la communion des saints dans la liturgie, conférences saint-Serge, Rome 1986, p. 164
E.M. TONIOLO, La mariologia di Nicola Cabasila. Roma. 1955.
Synthèse : F. Breynaert