Lors de la conférence du Colloque sur le Message de Lourdes, organisé par Mgr Perrier du 9 au 11 décembre 2007, au Sanctuaire de Lourdes, le père André Doze a évoqué et commenté la première parole que la Vierge Marie a donnée à Bernadette, lors de l’une des apparitions à la grotte de Massabielle.
Que dit la Vierge Marie [à Lourdes], après le silence remarquable des deux premières apparitions, silence qui est comme un porche, une préparation centrée sur le beau signe de la croix enseigné soigneusement, comme l'a souligné récemment Mgr Perrier ? Disons, en passant, que ce signe de la croix a été la première prédication silencieuse de la visite céleste, et combien expressive. Maître Dufo, bâtonnier, disait au Père Sempé qui ne croyait pas aux apparitions : « Si vous aviez vu son signe de la croix, votre jugement changerait. »
Que dit Marie ? Elle dit une phrase essentielle, dont la véritable forme doit être cherchée dans le premier livre paru, en 1869, le livre d'Henri Lasserre, qui avait eu un contact direct avec Bernadette et qui ne peut l'avoir inventée : « Je vous promets de vous rendre heureuse, non pas dans ce monde mais dans l'autre. » (Avouons que « je vous promets » sonne différemment de « je ne vous promets pas » !). Pourquoi cette phrase a-t-elle été maladroitement « simplifiée » par la suite ? Nous ne savons pas.
Cet « autre monde » n'est évidemment pas seulement le bonheur du ciel. Pourquoi ? Parce ce serait la mort du message chrétien. Le règne de Dieu est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint, dit saint Paul (Rm 16, 17) : c'est aujourd'hui que nous devons le vivre, d'autant plus que Jésus affirme : "Celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m'a envoyé possède la vie éternelle" (Jn 5, 24).
Cette vie avec Dieu s'accompagne d'une joie mystérieuse, d'une sagesse particulière, que nous voyons chez les saints, chez les martyrs, et qui est comme la signature même de Dieu : Bernadette disait, sur son lit de souffrance, cette parole que le Père Petitot, dominicain, auteur d'un livre remarquable, écrit juste après la canonisation de 1933, considère comme essentielle. Bernadette la prononce sur son lit de malade où elle souffre tant, avec le grand crucifix qu'on lui a donné, à la fin de sa vie : « Je suis plus heureuse qu'une reine sur son trône ».
-sur Ste Bernadette Soubirous (1844-1879), dans l’Encyclopédie mariale
-sur les apparitions de Marie à sainte Bernadette, dans l’Encyclopédie mariale
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