447 - Discours sur la miséricorde à la synagogue (samedi 4 août 29)

Evangiles

Pas de correspondance

Date

Samedi 4 août 29

Lieu : 

Capharnaüm

 

Vision de Maria Valtorta :

447.1 C’est le sabbat. Du moins, la vue de la foule réunie dans la synagogue me le laisse penser. Mais il se pourrait que tous se soient réunis là pour fuir le soleil ou pour être plus tranquilles dans la maison de Jaïre. Ils se pressent, attentifs malgré la chaleur que rien n’arrive à tempérer, malgré l’ouverture des portes et des fenêtres pour faire des courants d’air.

Certains n’ont pas pu entrer dans la synagogue et, pour n’être pas rôtis par le soleil dans la rue, ils se sont réfugiés sous les ombrages, derrière la synagogue, dans le jardin de Jaïre aux tonnelles bien abritées et avec ses fruitiers aux frondaisons épaisses. Jésus parle près de la porte qui donne sur le jardin pour être entendu de ceux qui s’y trouvent, comme de ceux qui sont dans la synagogue.

Jaïre se tient auprès de lui, attentif. Les apôtres sont groupés près de la porte qui ouvre sur le jardin. Les femmes disciples, avec Marie au milieu, sont assises sous une tonnelle qui touche presque la maison. Myriam, fille de Jaïre, et les deux filles de Philippe sont assises aux pieds de Marie.

D’après les paroles que j’entends, je vois qu’il y a eu quelque incident entre les habituels pharisiens et Jésus, et qu’à cause de cela le peuple est un peu remuant. Jésus l’exhorte à la paix et au pardon en disant que, dans des cœurs troublés, la parole de Dieu ne peut pénétrer avec fruit.

« Nous ne pouvons tolérer que tu sois insulté, crie quelqu’un dans la foule.

– Laissez faire le Père, le mien et le vôtre. Pour vous, imitez-moi. Tolérez, pardonnez. Ce n’est pas en répondant par l’insulte à l’insulte que l’on persuade les ennemis.

– Ce n’est pas non plus par une continuelle douceur, cependant. Tu te fais piétiner, crie Judas.

– Toi, mon apôtre, ne scandalise pas en donnant l’exemple de la colère et de la critique.

– Pourtant, ton disciple a raison. Ses paroles sont justes.

– Le cœur qui les formule et celui qui les approuve n’est pas juste. Qui veut être mon disciple doit m’imiter. Moi, je tolère et je pardonne. Moi, je suis doux, humble et pacifique. Les fils de la colère ne peuvent rester avec moi, car ils sont fils du siècle et de leurs passions.

Ne vous rappelez-vous pas le quatrième livre des Rois ? Il est dit à un passage[17] qu’Isaïe parla contre Sennachérib qui croyait pouvoir tout oser, et qu’il lui prophétisa que rien ne le sauverait du châtiment de Dieu. Il le compare à un animal auquel on met un anneau dans le naseau et un frein aux lèvres pour en dompter la coupable fureur. Vous savez comment Sennachérib est mort de la main de ses propres fils. C’est qu’en vérité le cruel périt à cause de sa propre cruauté. Son corps et son âme succombent.

Moi, je n’aime pas[18] les cruels. Je n’aime pas les orgueilleux. Je n’aime pas les irascibles, les avides, les luxurieux. Je ne vous ai jamais dit un mot ou donné un exemple de ces vices : au contraire, je vous ai toujours enseigné les vertus opposées à ces mauvaises passions.

447.2 Comme elle est belle, la prière de David, notre roi, quand, revenu à la sainteté par un sincère repentir de ses fautes passées et par des années de sage conduite, plein de douceur et de résignation devant le décret qui l’empêchait d’être le constructeur du nouveau Temple, il loua le Seigneur. Disons-la ensemble en glorifiant le Seigneur Très-Haut… »

Pendant que ceux qui sont assis se lèvent, que ceux qui sont appuyés au mur prennent une position respectueuse en quittant leur appui, Jésus entonne la prière de David[19]. Puis Jésus reprend sur son ton habituel :

« Il faut toujours se souvenir que tout est dans les mains de Dieu, toute entreprise, toute victoire. La magnificence, la puissance, la gloire, l’autorité appartiennent au Seigneur. C’est lui qui accorde à l’homme ceci ou cela, s’il juge que l’heure est venue de le concéder pour un bien certain. Mais l’homme ne peut y prétendre. A David, pardonné, mais qui avait encore besoin de victoires sur lui-même après ses erreurs passées, Dieu n’accorde pas la construction du Temple : “ Tu as répandu trop de sang et fait trop de guerres, tu ne pourras donc pas élever une maison à mon Nom après avoir versé tant de sang en ma présence. Il te naîtra un fils qui sera un homme de paix… Pour cette raison, on l’appellera le Pacifique… c’est lui qui édifiera une maison à mon nom ”. Ainsi parla le Très-Haut à son serviteur David.

Je vous dis la même chose. Voulez-vous, à cause de votre colère, ne pas mériter d’ériger dans vos cœurs une demeure au Seigneur votre Dieu ? Loin de vous donc tout sentiment autre que d’amour. Ayez un cœur parfait comme David le demandait pour son fils, le constructeur du Temple, afin que, gardant mes commandements et exécutant toute chose selon ce que je vous ai enseigné, vous arriviez à former en vous la demeure de votre Dieu en attendant que vous alliez dans la sienne, qui est éternelle et pleine de joie.

447.3 Donne-moi un rouleau, Jaïre, je vais leur expliquer la volonté de Dieu. »

Jaïre va à l’endroit où sont rangés les rouleaux et en prend un au hasard au milieu du tas. Après l’avoir dépoussiéré, il le tend à Jésus, qui le déroule et lit :

« Jérémie, chapitre 5 : “ Allez par les rues de Jérusalem, regardez, renseignez-vous, cherchez sur les places un homme qui pratique la justice et cherche à être fidèle, et moi, je lui ferai miséricorde ”. » (Le Seigneur me dit : “ Ne continue pas. Je lis tout le chapitre. ”)

Après avoir donc tout lu, Jésus rend le rouleau à Jaïre et le commente :

« Mes enfants, vous avez entendu quels châtiments terribles sont réservés à Jérusalem, à l’Israël qui n’est pas juste. Mais ne vous réjouissez pas : c’est notre patrie. Ne pensez pas avec soulagement : “ Nous ne serons peut-être plus là. ” Elle est toujours peuplée de vos frères. Ne dites pas : “ C’est bien fait, puisqu’elle est cruelle envers le Seigneur ”. Les malheurs de leur patrie, les souffrances de leurs concitoyens doivent toujours affliger les justes. Ne jugez pas comme les autres jugent, mais à la manière de Dieu, c’est-à-dire avec miséricorde.

Que devez-vous donc faire envers cette patrie, envers ces compatriotes — qu’il s’agisse de la grande patrie et de ses habitants, de toute la Palestine, ou de cette petite patrie qu’est Capharnaüm, votre ville, ou encore de tous les Hébreux, ou de ces quelques personnes qui me sont hostiles dans cette bourgade de Galilée — ? Il vous faut faire des œuvres d’amour. Tâchez de sauver votre patrie et vos compatriotes. De quelle manière ? Par la violence, peut-être ? Par le mépris ? Non : par l’amour, par un patient amour pour les convertir à Dieu.

Vous avez entendu : “ Si je trouve un homme qui pratique la justice, je lui ferai miséricorde. ” Travaillez donc pour que leur cœur vienne à la justice et se rende juste. Vraiment, dans leur injustice, ils disent de moi : “ Ce n’est pas lui ”, et pour cette raison, ils croient qu’en me persécutant, il ne leur arrivera pas de mal. Ils disent encore : “ Tout cela n’arrivera jamais. Les prophètes ont parlé au hasard. ”

Et ils chercheront à vous faire entrer dans leurs vues. Vous qui êtes présents ici, vous êtes fidèles. Mais où est Capharnaüm ? Est-ce là tout Capharnaüm ? Où sont ceux que je voyais, les autres fois, se presser autour de moi ? C’est donc que le levain qui a fermenté depuis ma dernière venue a fait des ruines dans beaucoup de cœurs ? Où sont Alphée, Josué et ses trois fils, Aggée, fils de Malachie, Joseph et Noémie, Lévi, Abel, Saül et Zacharie ? Ont-ils oublié les bienfaits reçus à la vue de tous, parce que des paroles mensongères les ont trompés ? Mais les paroles peuvent-elles effacer les faits ?

Vous voyez ! Or ce n’est qu’une petite localité. A cet endroit, où les bénéficiaires sont les plus nombreux, l’animosité a pu détruire la foi en moi. Je ne vois que ceux qui sont parfaits dans la foi. Et pourriez-vous prétendre que des faits lointains, des paroles lointaines peuvent garder Israël tout entier dans la fidélité à Dieu ? Ce devrait être le cas, puisque la foi devrait être telle, même sans être soutenue par les faits. Mais non. Et plus grande est la science, plus petite est la foi, car les savants se croient dispensés de la foi simple et franche qui croît à force d’amour et non grâce à l’aide de la science.

C’est l’amour qu’il faut transmettre et allumer. Et pour ce faire, il faut brûler. Etre convaincu, héroïquement convaincu, pour convaincre. Au lieu des grossièretés, pour répondre aux insultes, faire preuve d’humilité et l’amour. Et aller avec eux en rappelant les paroles du Seigneur à ceux qui ne s’en souviennent plus : “ Craignons le Seigneur qui nous donne la pluie de la première et de la dernière saison. ”

– Ils ne nous comprendraient pas ! Au contraire, ils nous offenseraient en affirmant que nous sommes sacrilèges, puisque nous enseignons sans en avoir le droit. Tu n’ignores pas ce que sont les scribes et les pharisiens !

– Non, je les connais. Même si je l’avais ignoré, maintenant je le saurais. Mais peu importe ce qu’ils sont, eux : c’est ce que nous sommes, nous, qui compte. Les prêtres et eux peuvent bien acclamer les faux prophètes qui annoncent ce qui leur est avantageux, oubliant que ce sont seulement les œuvres bonnes commandées par la Loi qu’il faut applaudir. Mais ce n’est pas une raison pour que mes fidèles les imitent, ni qu’ils se découragent et se mettent à se considérer comme des vaincus. 447.4 Vous, vous devez travailler autant que le Mal travaille…

– Nous ne sommes pas le Mal » crie, du seuil, sur la route, la voix éraillée d’Elie le pharisien, qui cherche à entrer sans cesser de tempêter : « Nous ne sommes pas le Mal, nous, espèce de fauteur de troubles !

– Homme, c’est toi le perturbateur. Sors d’ici ! lance aussitôt le centurion qui devait être de garde près de la synagogue, tant son intervention est rapide.

– Toi, toi, un païen, tu oses m’imposer…

– Moi, un Romain, oui. Sors ! Le Rabbi ne te trouble pas. C’est toi qui le troubles. Tu n’en as pas le droit.

– C’est nous qui sommes les rabbis, et non ce menuisier galiléen, crie le vieillard, qui ressemble plus à une marchande de légumes qu’à un maître.

– Un de plus, un de moins… Vous en avez des centaines et tous donnent un mauvais enseignement. Le seul vertueux, c’est lui. Je t’ordonne de sortir.

– Vertueux, hein ! Vertueux, celui qui achète à Rome sa sauvegarde ? Sacrilège, oui ! Impur ! »

Le centurion pousse un cri, et le pas lourd de quelques soldats se mêle aux cris injurieux d’Elie.

« Saisissez cet homme et chassez-le, ordonne le centurion.

– Moi ? Les mains des païens sur moi ? Les pieds des païens dans une de nos synagogues ? Anathème ! A l’aide ! Ils me profanent ! Ils me…

– Je vous en prie, soldats, laissez-le ! N’entrez pas. Respectez ce lieu, et ses cheveux blancs, dit Jésus de sa place.

– Comme tu veux, Rabbi.

– Ah ! ah ! Intrigant ! Mais le Sanhédrin le saura. J’ai la preuve ! J’ai la preuve ! Maintenant, je crois à ce que j’ai entendu dire. J’ai la preuve, et anathème sur toi !

– Et le glaive sur toi, si tu dis encore un mot. Rome défend le droit. Elle n’intrigue avec personne, espèce de vieille hyène. Le Sanhédrin saura peut-être tes mensonges, mais le Proconsul aura mon rapport. Je vais l’écrire. Rentre chez toi et tiens-toi à la disposition de Rome. »

Après un demi-tour parfait, le centurion part, suivi des quatre soldats, laissant en plan Elie, interdit et tremblant, lâchement tremblant…

447.5 Jésus reprend son discours, comme si rien ne l’avait interrompu :

« Vous devez travailler, autant que le mal travaille, à édifier en vous et autour de vous la maison du Seigneur, comme je vous le disais en commençant. Il vous faut agir avec une grande sainteté, pour que Dieu puisse encore descendre dans les cœurs et sur notre chère patrie qui nous a vus naître : elle est déjà sévèrement punie, et elle ignore encore quelle nuée de malheurs se forme pour elle au septentrion, dans la nation forte qui déjà nous domine et nous dominera de plus en plus, puisque les actions des citoyens sont de nature à dégoûter le Très-Bon et à exciter le puissant. Et avec le courroux de Dieu et de nos maîtres, vous voulez avoir paix et prospérité ? Soyez bons, vous qui êtes enfants de Dieu. Faites que ce ne soit pas une seule personne, mais des centaines qui soient bonnes en Israël, pour détourner les redoutables châtiments du Ciel. Je vous ai dit au commencement que, là où il n’y a pas de paix, il ne peut y avoir de parole de Dieu qui, entendue paisiblement, produise des fruits dans les cœurs. Et vous voyez que cette réunion n’a pas été tranquille et qu’elle ne sera pas fructueuse. Il y a trop d’agitation dans les cœurs… Allez. Nous aurons encore des heures pour rester unis. Et priez comme, moi, je prie pour que ceux qui nous troublent se ravisent… Allons, Mère. »

Et, fendant la foule, il sort dans la rue.

447.6 Elie est encore là, le teint terreux comme celui d’un mort, et il se jette aux pieds de Jésus :

« Pitié ! Tu as un jour sauvé mon petit-fils. Sauve-moi, pour que j’aie le temps de me repentir. J’ai péché ! Je l’avoue. Mais tu es bon. Rome… Oh ! que va me faire Rome ?

– Elle te lavera de la poussière de l’été par de bons coups de fouet » crie quelqu’un.

Les gens rient, alors qu’Elie pousse un cri de douleur, comme s’il sentait déjà le fouet sur lui, et il gémit :

« Je suis vieux… Perclus de douleurs… Pauvre de moi !

– Ces soins vont te les faire passer, espèce de vieux chacal !

– Tu vas redevenir jeune et danser…

– Silence ! » impose Jésus aux railleurs.

Et au pharisien :

« Lève-toi, sois digne. Tu sais bien que je ne complote pas avec Rome. Que veux-tu donc que je fasse pour toi ?

– C’est vrai. Oui, c’est vrai. Tu ne complotes pas. Au contraire, tu méprises les Romains, tu les hais, tu les mau…

« Rien de cela. Ne mens pas en faisant mon éloge, comme tu l’as fait en m’accusant il y a un instant. Et sache que ce ne serait pas une louange de dire de moi que je hais tel ou tel, que je maudis tel ou tel : je suis le Sauveur de toutes les âmes. A mes yeux, il n’y a ni races ni visages, mais des âmes.

– C’est vrai ! C’est vrai ! Mais tu es juste et Rome le sait et c’est pour cela qu’elle te défend. Tu calmes les foules, tu enseignes de respecter les lois et…

– Serait-ce une faute à tes yeux ?

– Non, non ! C’est justice ! Tu sais faire ce que nous devrions tous faire, parce que tu es juste, parce que… »

La foule ricane et murmure. Même dites en sourdine, les épithètes “ Menteur ! ” “ Lâche ! ” “ Ce matin même, tu disais le contraire ! ” volent.

« Eh bien, que dois-je faire ?

– Aller trouver le centurion ! Vite ! Avant que le courrier ne parte. Tu vois ? Ils préparent déjà les chevaux ! Ah ! pitié ! »

447.7 Jésus le regarde : le pharisien est petit, tremblant, livide de peur, misérable… Il le considère avec compassion. Il n’y a que deux paires d’yeux qui le regardent avec compassion : ceux du Fils et de sa Mère. Tous les autres sont ironiques, sévères ou courroucés… Même Jean, même André ont un regard dur d’une sévérité méprisante.

« J’ai pitié. Mais ne c’est pas à moi d’aller trouver le centurion…

– C’est un ami, pour toi…

– Non.

– Je veux dire qu’il t’est reconnaissant, en raison… en raison du serviteur que tu lui as guéri[20].

– Je t’ai guéri ton petit-fils à toi aussi, et tu ne m’as pas été reconnaissant, bien que tu sois juif comme moi. Un bienfait ne crée pas d’obligation.

– Si, il en crée une. Malheur à celui qui n’est pas reconnaissant pour… »

Elie comprend qu’il se condamne lui-même et, s’embrouillant, il se tait. La foule se moque de lui.

« Vite, ô Rabbi. Grand Rabbi ! Saint Rabbi ! Il donne des ordres, tu le vois ?! Ils vont partir ! Veux-tu qu’on me méprise ? Veux-tu que je meure ?

– Non. Moi, je ne vais pas rappeler un bienfait. Vas-y toi-même, et dis-lui : “ Le Maître te demande de faire preuve de pitié. ” Va ! »

Elie part en courant, et Jésus se dirige en sens opposé, vers sa maison.

Le centurion doit avoir accepté, car on voit les soldats déjà en selle descendre de cheval, rendre une tablette couverte de cire au centurion et ramener leurs chevaux.

447.8 « Dommage ! C’était bien fait pour lui ! » s’exclame Pierre.

Et Matthieu lui répond :

« Oui, le Maître devait le laisser punir ! Autant de coups que d’insultes qu’il profère contre nous. Quel odieux vieillard !

– Et ainsi, il est tout prêt à recommencer » renchérit Thomas.

Jésus se retourne, l’air sévère :

« Ai-je des disciples ou des démons ? Partez, vous dont le cœur est sans miséricorde ! Votre présence m’est pénible. »

Les trois hommes sont figés sur place, pétrifiés par ce reproche.

« Mon Fils, tu as déjà tant de douleur ! Et moi, j’ai déjà tant de peine ! N’y ajoute pas celle-là… Regarde-les… » implore Marie.

Jésus se retourne pour les regarder. Ce sont trois visages désolés avec, dans les yeux, plein de douleur et d’espérance.

« Venez ! » ordonne Jésus.

Ah ! les hirondelles sont moins rapides qu’eux trois !

« Et que ce soit la dernière fois que je vous entends dire de telles paroles ! Toi, Matthieu, tu n’en as pas le droit. Toi, Thomas, tu n’es pas encore mort pour juger qui est imparfait, en te croyant sauvé. Toi, ensuite, Simon-Pierre, tu as agi comme une grosse pierre que l’on a montée avec peine au sommet et qui a roulé au fond de la vallée. Comprends ce que je veux te dire… Et maintenant, écoutez. Ici, dans la synagogue et en ville, il est inutile de parler. Je le ferai à partir des barques sur le lac, tantôt ici, tantôt là. Vous en préparerez autant qu’il en faut, et nous irons dans les soirées tranquilles ou dans les aubes fraîches… »

 

[17] Il est dit à un passage : en 2 R 19, 20-37, selon la Néo-Vulgate.

[18] je n’aime pas doit être compris en référence, non à la personne des pécheurs mais, comme il est dit quelques lignes plus bas, à ces vices et aux mauvaises passions. On peut en dire autant de certaines expressions sur la haine de Dieu qui se trouvent dans la Bible (comme en Sg 14, 9 ; Si 12, 6 ; Ml 1, 3) ainsi que dans l’œuvre de Maria Valtorta (comme en 70.5 : « Je hais les espions et les traîtres » ou en 523.9). Plus loin, en 447.6, Jésus dira : « Ce ne serait pas me louer de dire de moi que je hais tel ou tel… »

[19] la prière de David se trouve en 1 Ch 29, 10-19 ; la citation qui suit est tirée de 1 Ch 22, 7-10.

[20] que tu lui as guéri : en 177.2/3. Je t’ai guéri, en 161.2/4.