Nous suivons J. Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth, Paris 2011.
Après la Pentecôte :
Les Actes des apôtres nous disent que « jour après jour, d'un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture dans l'allégresse et simplicité de cœur » (Ac 2, 46).
Benoît XVI observe :
« Le Temple continue d'être considéré et accepté comme maison de la Parole de Dieu et de la prière.
Mais la fraction du pain - le nouveau centre "cultuel" de l'existence des fidèles - se déroule, par contre, dans les maisons. [...] Ce qui jusqu'alors avait été les sacrifices, est remplacé par la fraction du pain. Sous cette simple expression, toutefois, se cache l'allusion à l'héritage de la dernière Cène, à la communion au Corps du Seigneur - à sa mort et à sa Résurrection.» [1]
Etienne[2] :
Le procès et la mort d'Etienne ressemblent au procès et à la mort de Jésus.Les adversaires d'Etienne l'accusent de faire sienne la parole de Jésus concernant la fin du temple de pierre (Actes 6, 14).
Comme pour Jésus, la décision de le mettre à mort se précipite quand il est question du "Fils de l'homme" : les adversaires d'Etienne commencent à le lapider à partir du moment où Etienne dit : "Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu." (Actes 7, 56)
Comme le Seigneur crucifié, Etienne prie lui aussi : "Seigneur, ne leur impute pas ce péché." (Ac 7,60).
Paul :
Il est bien connu que Paul ait eu des controverses avec les différents groupes du judéo-christianisme au sujet de la circoncision ou du shabbat.
Mais « étrangement on ne trouve nulle part trace d'un conflit portant sur le Temple et sur la nécessité des sacrifices, et cela malgré le fait que selon le récit des Actes des Apôtres une multitude de prêtres obéissaient à la foi (Ac 6, 7).
Paul, cependant, n'a pas négligé ce problème. Bien au contraire, le centre de son enseignement est le message que, dans la croix du Christ, tous les sacrifices sont amenés à leur achèvement, et qu'en lui s'est accomplie l'intention de tous les sacrifices - l'expiation - et qu'ainsi Jésus lui-même a pris la place du Temple. Il est, lui, le nouveau Temple » [3].
Au moment de la guerre juive :
Au moment de la guerre juive, alors que les Juifs combattent contre les Romains pour défendre Jérusalem et le Temple, la fuite des judéo-chrétiens (cf. Mc 13, 14) montre « le "non" des chrétiens à l'interprétation zélote du message biblique et de la figure de Jésus : leur espérance est d'une autre nature. »[4]
[1] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection. Parole et Silence, Paris 2011, p. 52
[2] Cf. Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Ibid., p. 53-54
[3] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Ibid., p. 55
[4] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Ibid., p. 46
Synthèse Françoise Breynaert