« Et lorsque furent accomplis les jours pour leur purification, selon la loi de Moïse, ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur: Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur. » (Luc 2, 22-23)
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Le huitième jour l'enfant doit être circoncis et la femme restera encore trente-trois jours à la maison pour se purifier de son sang (cf. Lv 12, 1-4). Ensuite, elle doit offrir un sacrifice de purification, un agneau comme holocauste et une colombe ou une tourterelle pour le péché. Les personnes pauvres doivent donner seulement deux tourterelles ou deux colombes (cf. Lc 2, 24).
[Pauvreté]
Marie offrit le sacrifice des pauvres. Luc, dont l'Evangile tout entier est empreint d'une théologie des pauvres et de la pauvreté, nous fait comprendre ici encore une fois sans aucune équivoque que la famille de Jésus était comptée parmi les pauvres d'Israël ; il nous fait entendre que c'était justement parmi eux que pouvait mûrir l'accomplissement de la promesse.
[Obéissance]
Ici encore nous percevons de nouveau ce que veut dire « né sujet de la loi » (Ga 4, 4) ; quelle signification a le fait que Jésus dise au Baptiste que toute justice doive être accomplie (cf. Mt 3, 15). Marie n'a pas besoin d'être purifiée après l'enfantement de Jésus : cette naissance apporte la purification du monde. Mais elle obéit à la Loi et contribue ainsi à l'accomplissement des promesses.
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Le deuxième évènement évoqué est le rachat du premier-né qui est propriété inconditionnelle de Dieu. Le prix du rachat était de cinq sicles et pouvait être acquitté dans tout le pays à n'importe quel prêtre.
Luc cite avant tout explicitement le droit de réserve à l'égard du premier né : « Tout garçon premier-né sera consacré [c'est-à-dire appartenant] au Seigneur (Lc 2, 23 ; cf. Ex 13, 2. 12-15). Cependant, la particularité de son récit consiste en ce qu'ensuite il ne parle plus du rachat de Jésus, mais d'un troisième fait, celui de la remise (« présentation ») de Jésus.
[Offrande]
A l'évidence il veut dire : cet enfant n'a pas été racheté et n'est pas retourné à la propriété de ses parents, mais tout au contraire il a été remis personnellement à Dieu dans le Temple, totalement donné en propriété à Lui. La parole paristànai, ici traduite par « présenter », signifie aussi « offrir », en référence à ce qui se fait avec les sacrifices dans le Temple. Ici transparaît l'élément du sacrifice et du sacerdoce.
J. Ratzinger, Benoît XVI, L'enfance de Jésus, Flammarion, Paris 2012, p.116-118.
Extraits présentés par F. Breynaert