Léon XIII, encyclique Jucunda semper expectatione (1894)


 

L’encyclique Jucunda semper expectatione du 8 septembre 1894 est la septième des onze encycliques que le pape Léon XIII, le « pape du Rosaire », a écrites. Elle a pour but de montrer l’excellence du Rosaire, son influence bienfaisante et sa puissance extraordinaire.

 

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La Vierge Marie, co-rédemptrice et médiatrice

L’encyclique débute par une analyse de la façon dont la Vierge Marie est co-rédemptrice, en voyant son action présente dans les différents mystères, et la façon dont elle est médiatrice des grâces. Citant Bernardin de Sienne, qui affirmait que

« Toute grâce accordée à l'homme a trois degrés dans l'ordre ; car par Dieu elle est communiquée au Christ, du Christ elle passe au la Vierge, et de la Vierge il descend jusqu'à nous." ,

Léon XIII montre que la prière du Rosaire effectue le chemin inverse :

« Par la forme même du Rosaire, nous nous attardons le plus longtemps, et, pour ainsi dire, de préférence sur la dernière et la plus basse de ces marches, répétant par décades la Salutation Angélique, afin qu'avec une plus grande confiance nous puissions alors atteindre le degré supérieur, c'est-à-dire que notre prière puisse s'élever, par l'intermédiaire du Christ, jusqu'au Père Divin. Car si ainsi nous saluons Marie encore et encore, c'est précisément pour que nos prières défaillantes et défectueuses soient fortifiées de la confiance nécessaire. »

Ainsi,

« Cet office miséricordieux qui est le sien [celui de Marie] n'apparaît peut-être dans aucune autre forme de prière aussi manifestement que dans le Rosaire. »

La joie de la Vierge Marie et la restauration de l’humanité

« Quel doux bonheur cela doit-il être pour Elle de nous voir tous occupés à lui tisser des couronnes de justes prières et de belles louanges ! Et si, en effet, par ces prières nous désirons rendre à Dieu la gloire qui lui est due ; si nous protestons que nous ne cherchons rien que l'accomplissement en nous de Sa sainte volonté ; si nous magnifions Sa bonté et Sa grâce ; si nous L'appelons Notre Père; si nous, étant les plus indignes, implorons de lui ses meilleures bénédictions - Oh, combien Marie se réjouira-t-elle de toutes ces choses ! Comment magnifiera-t-elle le Seigneur ! Il n'y a pas de langue aussi apte à nous conduire à la majesté de Dieu que la langue de la prière du Seigneur. De plus, à chacune de ces choses pour lesquelles nous prions, les choses qui sont justes et ordonnées, et qui sont en harmonie avec la foi chrétienne, l'espérance, et la charité, s'ajoute une joie particulière pour la Sainte Vierge. Avec nos voix, elle semble entendre aussi la voix de son divin Fils, qui de sa propre bouche nous a enseigné cette prière, et par sa propre autorité l'a ordonnée, en disant : "Tu prieras ainsi." Et voyant comment nous observons ce commandement, récitant notre chapelet, elle se penchera vers nous avec la sollicitude la plus aimante ; et les couronnes mystiques que nous lui offrons seront pour elle bienvenues, et pour nous fécondes de grâces. »

L’encyclique vante les vertus du Rosaire :

« Le Rosaire, s'il est correctement considéré, se révélera avoir en lui-même des vertus spéciales, soit pour produire et maintenir un état de recueillement, soit pour toucher la conscience pour sa guérison, soit pour élever l'âme. Comme tous les hommes le savent, il est composé de deux parties, distinctes mais inséparables, la méditation des Mystères et la récitation des prières. C'est donc une sorte de prière qui exige non seulement une certaine élévation de l'âme vers Dieu, mais aussi une attention particulière et explicite, afin que par la réflexion sur les choses à contempler, s'ensuivent des impulsions et des résolutions pour la réforme et la sanctification de la vie.

Ces mêmes choses sont, en effet, les plus importantes et les plus admirables du christianisme, les choses par lesquelles le monde a été renouvelé et rempli des fruits de la vérité, de la justice et de la paix. Et il est remarquable de voir à quel point ces choses nous sont proposées dans le Rosaire. »

L’encyclique se termine en montrant que nos prières sont ainsi transformées en « en élans de supplication qui ont sur le cœur de Marie un pouvoir indescriptible », et par une prière :

« Que Dieu, « qui dans sa Providence très miséricordieuse nous a donné cette Médiatrice » et « a décrété que tout bien nous vienne par les mains de Marie » (Saint Bernard), reçoive de manière propice nos prières communes et accomplisse nos prières communes. »

 

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Pour en savoir plus

 

- Pour lire l’ensemble de l’encyclique Jucunda semper expectatione, en ligne

-sur les encycliques de Léon XIII sur le Rosaire, dans l’Encyclopédie mariale

-sur les papes et le Rosaire, dans l’Encyclopédie mariale

 

L’équipe de MDN.