La foi de Marie

La foi de Marie (Luther)

Luther parle de la foi du croyant et de la foi de Marie : cette foi précède les oeuvres.

« A moi, qui ne suis qu'une pauvre créature, doit-il penser, mon Dieu m'a donné, dans sa pure et libre miséricorde, sans que je le mérite, les richesses de la justice et du salut, pour que je n'aie plus besoin de rien, hormis la foi pour croire qu'il en est bien ainsi. [...]

Par la foi, n'ai-je pas, en Christ, abondance de tous biens ?

Voilà donc que la foi est source d'amour et de joie dans le Seigneur et que, de l'amour, découle une disposition heureuse, qui s'élance librement au service dévoué du prochain. [...]

D'une telle foi, la bienheureuse Vierge Marie a donné l'exemple lorsque (comme l'écrit Luc) elle se prêta à la purification prescrite par la loi de Moïse, à l'instar de toutes les femmes, bien qu'elle ne fût pas tenue à l'observation d'une telle loi, et qu'elle n'eût pas besoin de cette purification. [...]

Elle ne fut donc pas justifiée par cette œuvre, mais, déjà juste, elle l'accomplit en toute gratuité et liberté.

C'est ainsi qu'à leur tour doivent être faites nos œuvres : nous n'avons pas à être justifiées par elles, mais après que nous avons été justifiés par la foi, nous devons tout faire pour les autres, librement et avec joie.[1] »


[1] Luther, Traité de la liberté chrétienne, Œuvre, t. II, Genève, Labor et Fides, 1966, p. 296-298

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