Cette béatitude concerne Marie dès la persécution d’Hérode contre l’enfant Jésus (Mt 2) jusqu’à l’heure du mystère pascal.
Il est difficile de parler d’allégresse en de tels moments, mais la douleur ne supprime pas une certaine joie à demeurer dans l’amour et la fidélité au Seigneur.
L’exemple d’un saint :
Saint Louis-Marie de Montfort s’est donné tout entier à Marie (SM 66) et Marie l’a emmené vivre les béatitudes, en particulier celle des pauvres, celle des affamés de justice et celle des persécutés pour la justice, celle des affligés.
Nommé aumônier de l’hôpital de Poitiers, ne se range pas parmi les notables administrateurs mais il s’enferme lui-même avec les pauvres, au scandale de la bonne société.
Sa liberté personnelle entraîne la libération des pauvres de l’hôpital de Poitiers, il reprend leur plainte et leurs ressentiments (cantique 18), appelant les riches à se réveiller, ce qui n’est pas sans rappeler le Magnificat ; il promeut les exclus à participer à une vie spirituelle et à une vie communautaire religieuse, à part égale, il leur ouvre l’Alliance divine : la trame quotidienne de leur vie douloureuse est transfigurée dans les noces de la Sagesse éternelle, Jésus-Christ crucifié.
Cette attitude lui vaudra quelques persécutions… Mais il est "toujours content, heureux !" (Lettre 26).
F. Breynaert,
Docteur en théologie, enseignante et conférencière
L’arbre de vie, Parole et silence, Paris 2006, p. 225 et p. 237-238