Tout fut créé pour l'Incarnation
Saint Bonaventure aime souligner que tout fut créé pour le Christ [1]. En ce sens, la création dépend de l’incarnation. Sans le Verbe Incarné, en effet, rien n’aurait été créé et tout fut créé en vue de lui, c’est pourquoi il est le vrai Roi, c'est-à-dire la pierre fondamentale sur laquelle tout s'édifie comme un temple saint.
La création, trouve sa plénitude dans l'humanité du Verbe incarné.
Dans le Christ, la création est élevée de sa condition de péché et d'éloignement de Dieu à la capacité d'adorer la Trinité selon le vrai culte spirituel.
Alors tout est ordonné, et subordonné au Christ glorificateur qui, dans la condition d'adorant, rend une gloire infinie à Dieu, et, dans la condition d'adoré, glorifie la créature en lui-même, infiniment.
En décrétant de toute l'éternité l'Incarnation du Verbe, Dieu, dans le même décret, a choisi Marie comme sa mère.
En décrétant de toute l'éternité l'Incarnation du Verbe, Dieu, dans le même décret, a choisi Marie comme sa mère.
Marie ne s’est pas soumise passivement au décret divin, mais elle accepta dans la foi de collaborer activement au dessein de Dieu. Dans l'incarnation, la maternité humaine coopère donc, créée par Dieu dans ce but.
Et c’est pourquoi, la Vierge Mère, en tant qu’elle est appelée de toute éternité à engendrer le Verbe selon la chair, est elle-même conçue comme une « cause associée de la création universelle ».
Le Christ et Marie sont la cause exemplaire et la cause finale de tout ce qui est créé.
Le Christ et Marie sont les aînés de la création, pour eux deux tout fut créé, ils sont devenus eux-mêmes la cause exemplaire et la cause finale de tout ce qui est créé, des anges, des hommes et de l'univers entier. La mère et le fils sont unis tellement intimement que le primat du Christ est en corrélation étroite avec celle de Marie. […]
Pour l'école franciscaine, il est donc impensable d’étudier le Christ sans Marie, en raison du fait que c’est à travers Marie que s'accomplit le projet salvateur de Dieu :
« Quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi, et pour que nous recevions l'adoption filiale. » (Gal 4,4).
[1] BONAVENTURA. «Thesaurus» (Opera Omnia V), cap. VIII.
Maria Signora Santa e Immacolata nel pensiero francescano,
PAMI, Città del Vaticano 2001, p. 7-9