[Chaque jour, Claire consacre de longs moments à la prière silencieuse. Elle regarde le Seigneur et se laisse regarder par lui. Quand elle retrouve ses soeurs, son visage leur paraît plus clair et plus beau que le soleil et ses paroles sont remplies d'une merveilleuse douceur.
Très vite, la vie évangélique de Claire séduit et attire. Des communautés adoptent sa forme de vie et d'autres se créent. Les frères de François, qui parcourent l'Europe, contribuent à cette expansion. En 1234, Agnès, fille du roi de Bohême, fonde un monastère à Prague. Elle écrit plusieurs fois à Claire pour lui demander conseil. C'est le début d'une grande amitié.]
Claire écrit à Agnès de Prague :
"A la moitié de son âme et au réceptacle de l'amour singulier de son cœur, à l'illustre reine, à l'épouse de l'Agneau Roi éternel, à dame Agnès, sa mère très chère et sa fille particulière entre toutes les autres, Claire, indigne servante du Christ et servante inutile des servantes du Christ qui demeurent dans le monastère de Saint-Damien d'Assise, salut et qu'avec les autres vierges très saintes, elle chante le cantique nouveau devant le trône de Dieu et de l'Agneau et qu'elle suive l'Agneau partout où il ira. Ô mère et fille, épouse du Roi de tous les siècles"[1]
Les titres sont typiquement mariaux [François d'Assise salue Marie : fille, épouse et mère], mais non sans raison, ils sont donnés à celle qui imite Marie et s'est consacrée dans la virginité et dans la pauvreté à la suite du " pauvre Crucifié " :
"Aussi, sœur très chère, ou plutôt dame extrêmement vénérable, parce que vous êtes épouse et mère et sœur de mon Seigneur Jésus-Christ, si splendidement distinguée par l'étendard de l'inviolable virginité et de la très pauvreté, soyez fortifiée dans le saint service commencé avec le désir ardent du pauvre Crucifié..."[2]
Si François d'Assise a voulu être totalement semblable au Christ, jusqu'à recevoir les stigmates pour en partager les souffrances, Claire avant de mourir est enlacée et embrassée par la Vierge et, lorsqu'elle approcha son visage à celui de Claire, on ne pouvait pas distinguer la différence entre les deux femmes.
[1] Claire, 4e lettre à Agnès de Pragues, § 1-4 dans Ecrits, Sources chrétiennes 325, Cerf Paris 1985, p. 61
[2] Claire, 1e lettre à Agnès de Pragues, § 12-13 dans Ecrits, Sources chrétiennes 325, Cerf Paris 1985, p. 87
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S. CECCHIN
S. CECCHIN, Maria Signora Santa e Immacolata nel pensiero francescano,
PAMI, città del Vaticano, 2001, p. 61-62, extraits présentés par F. Breynaert
[Ogni giorno, Clara dedica lunghi momenti alla preghiera silenziosa. Guarda il Signore e si lasci guardare da lui. Quando ritrova le sue sorelle, il suo viso sembra loro più chiaro e più bello del sole e le sue parole sono riempite di una meravigliosa dolcezza.
Molto rapidamente, la vita evangelica di Clara seduce ed attira. Alcune comunità adottano la sua forma di vita ed altri si creano. I fratelli di Francesco che percorrono l'Europa, contribuiscono a quest'espansione. In 1234, Agnese, figlia del re della Boemia, fonda un monastero a Praga. Scrive parecchie volte a Clara per chiedergli consiglio. È l'inizio di una grande amicizia.]
Scrive santa Chiara a Agnese di Praga :
"A colei che è la metà dell'anima sua e santuario di un singolare e cordialissimo amore, all'illustre regina, sposa dell'Agnello e Re eterno, a Donna Agnese, madre sua carissima e figlia tra le altre la più amata, Chiara, serva indegna di Cristo ed ancella inutile delle serve del Signore dimoranti nel monastero di San Damiano in Assisi, invia il suo saluto e l'augurio di poter sciogliere un cantico nuovo, in compagnia delle altre santissime vergini, davanti al trono di Dio e dell'Agnello e di accompagnare l'Agnello ovunque vada. O madre e figlia, sposa del Re di tutti i secoli."(1)
I titoli sono tipicamente mariani [Francesco d'Assisi saluta Maria : figlia, sposa e madre], ma giustamente dati a colei che imitando Maria, si è consacrata nella verginità e nella povertà alla totale sequela del "Crocifisso povero" :
"Anche, carissima sorella, o piuttosto signora estremamente venerabile, perché siete sposa e madre e sorella del mio Signore Gesù Cristo, talmente insignita dello smagliante stendardo della inviolabile verginità e della santissima povertà, riempitevi di coraggio nel santo servizio che avete iniziato per l'ardente desiderio del Crocifisso povero."(2)
Se Francesco ha voluto essere totalmente simile a Cristo, tanto da ricevere le stigmate per compartirne le sofferenze, Chiara prima di morire viene abbracciata e baciata dalla Vergine, che, accostando il suo volto a quello di Chiara, non si poteva distinguerne la differenza per la totale similitudine tra le due donne.
[1] Chiara, Epistola ad sanctam Agnetem de Praga, Epistola IV, 1-4.
[2] Chiara, Epistola ad sanctam Agnetem de Praga, Epistola I, 12
S. CECCHIN
Maria Signora Santa e Immacolata nel pensiero francescano,
PAMI, città del Vaticano, 2001, p. 61-62