Thérèse voulant entrer au Carmel à l’âge de quinze ans, décide avec son père Louis Martin et Céline de faire le pèlerinage à Rome, en 1887, espérant une dispense du pape Léon XIII. En route, le groupe s'arrête à Notre-Dame de Lorette (Italie), appelé le « vrai cœur marial de la chrétienté », par le saint pape Jean Paul II.
La basilique de Notre-Dame de Lorette renferme, comme un diamant dans un écrin de marbre blanc, "la maison", c'est-à-dire la maison de Nazareth transportée par miracle. C’est dans ces murs que Marie aurait reçu la visite de l’ange Gabriel et prononcé son Fiat, et en ce lieu sont conservés le manteau de la Vierge et les saintes écuelles (c’est-à-dire la vaisselle de la Sainte Famille).
Thérèse médite sur ce lieu :
« Je ne suis pas surprise que la Ste Vierge ait choisi cet endroit pour y transporter sa maison bénie, la paix, la joie, la pauvreté y règnent en souveraines ; tout est simple et primitif, les femmes ont conservé leur gracieux costume italien et n'ont pas, comme celles des autres villes, adopté la mode de Paris, enfin Lorette m'a charmée ! » [1]
Thérèse est émue d'entrer dans la maison de Nazareth :
« Que dirai-je de la maison ?... Ah! mon émotion a été profonde en me trouvant sous le même toit que la Ste Famille, en contemplant les murs sur lesquels Jésus avait fixé ses yeux divins, en foulant la terre que St Joseph avait arrosée de sueurs, où Marie avait porté Jésus entre ses bras, après l'avoir porté dans son sein virginal...[2] »
Thérèse, avec Céline, quitte le groupe pour recevoir la communion dans la maison "le diamant" et non pas dans la basilique "l'écrin du diamant".
La joie de la présence eucharistique lui fait aimer la vie cachée et espérer la maison éternelle.
« C'était un bonheur tout céleste que les paroles sont impuissantes à traduire.
Que sera-ce donc quand nous recevrons la communion dans l'éternelle demeure du Roi des Cieux ?... Alors nous ne verrons plus finir notre joie, il n'y aura plus la tristesse du départ, et pour emporter un souvenir il ne nous sera pas nécessaire de gratter furtivement les murs sanctifiés par la présence Divine, puisque sa maison sera la nôtre pour l'éternité... Il ne veut pas nous donner celle de la terre, il se contente de nous la montrer pour nous faire aimer la pauvreté et la vie cachée, celle qu'il nous réserve est son Palais de gloire où nous ne le verrons plus caché sous l'apparence d'un enfant ou d'une blanche hostie mais tel qu'Il est dans l'éclat de sa splendeur infinie ! ! !... [3] »
[1] Ms A, VI, 59v°
[2] Ms A, VI, 59v°
[3] Ms A, VI, 60r°
-sur ste Thérèse de Lisieux (1873-1897), Docteur de l’Église, dans l’Encyclopédie mariale
- sur Notre-Dame de Lorette (Italie), dans l’Encyclopédie mariale
Synthèse F. Breynaert et l’équipe de MDN.